Ce lundi 1er octobre 2018 marque la commémoration de la 33ème Journée Mondiale de l’Habitat par la communauté internationale, sous le thème « la gestion des déchets solides municipaux ».

En rappel, l’Assemblée générale des Nations Unies, dans sa résolution 40/202 du 17 décembre 1985, a choisi le premier lundi du mois d’octobre de chaque année comme « Journée mondiale de l’habitat ». L’objectif de cette journée est de réfléchir sur l’état de nos villes et le droit fondamental de tous à un logement adéquat et aussi, de rappeler à la communauté internationale sa responsabilité collective dans l’avenir de l’habitat humain.
Le thème de cette année, « la gestion des déchets solides municipaux » interpelle tous les acteurs sur la problématique de la gestion des déchets urbains en particulier les déchets solides (ordure ménagères, ordures produits par les institutions, le commerce,..) et sur la mise en place des politiques adaptées en vue d’assurer une gestion plus durable des villes.
Citadines et citadins,
Le monde est de plus en plus urbanisé, selon l’Agenda africain 2063 adopté par l’Union Africaine, les deux tiers de la population totale de l’Afrique (2,5 milliards) vivront en ville dans les décennies à venir.
Le Burkina Faso n’échappe pas à cette tendance, la population urbaine, estimée à 31,50% en 2016, croit deux fois plus vite que la population nationale et pourrait atteindre 39,6% à l’horizon 2025 (cf PNDES).
Ce rythme d’urbanisation associé à l’étalement de nos villes entraîne une accumulation rapide de déchets urbains et par conséquent une hausse de la production de déchets constituant ainsi une menace pour la qualité de l’environnement et du cadre de vie des populations urbaines.
Le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES) en a fait une priorité, celle de renforcer la lutte contre les pollutions et la promotion de l’assainissement par la prise de mesures d’accompagnement des communes urbaines et rurales dans la gestion des déchets.

Citadines et citadins,
La gestion des déchets solides est une préoccupation majeure des municipalités des pays du monde. En effet, une gestion inadéquate des déchets solides urbains a d’énormes conséquences sur le plan environnemental, de l’assainissement et de la santé publique. C’est dans les grands centres urbains des pays africains à l’instar de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso que le problème de la gestion des déchets solides se pose avec acuité. Il suffit de traverser ces grandes villes pour constater les manifestations de ce problème : amoncellements de déchets dans les rues, sur les espaces verts, les réserves ou les parcelles non mise en valeur, des détritus le long des voies, les caniveaux obstrués, la prolifération des décharges incontrôlées ou sauvages, l’élimination inadéquate des déchets, etc.
Cette gestion des déchets solides urbains, la principale responsabilité environnementale des municipalités, est confrontée aux manques de moyens économiques et financiers. Ainsi la collecte, le transport, l’élimination et/ou la valorisation de ces déchets posent de sérieux problèmes aux municipalités africaines.
Selon le rapport des Nations Unies sur les Objectifs de Développement Durable de 2017, seulement 65 % des citadins bénéficient d’un service municipal de ramassage des ordures. La couverture la plus faible, à environ 40 %, se trouve en Afrique subsaharienne et en Asie centrale et Asie du Sud. Et aussi, 9 personnes sur 10 vivants dans une zone urbaine ne respiraient pas un air pur.
En 2010, la production de déchets par jour et par personne dans le monde, était estimée à 0,8 kg. La quantité de déchets produite par les citadins, devrait tripler pour atteindre 5,9 milliards de tonnes par an d’ici 2025 du fait de la forte consommation et des stratégies inefficaces de leur gestion. A Ouagadougou, environ 500 000 tonnes de déchets solides municipaux sont produits par an, selon la direction du développement durable de la commune de Ouagadougou, la production de déchets dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso était estimée en 2015, à 0,5 kg par jour et par personne.

Citadines et citadins,

La gestion des déchets urbains représente aujourd’hui, un véritable enjeu pour les villes, tant aux niveaux financier, environnemental que du développement urbain durable. Certes des efforts sont entrepris par les différents acteurs tant publics que privés, mais force est reconnaitre qu’avec l’urbanisation rapide couplée à l’étalement des villes, ces actions demeurent très insuffisantes pour une prise en charge véritable de cette question. Aussi, l’absence d’un mécanisme efficace de gestion des déchets urbains compromet les efforts consentis dans la canalisation (assainissement) de nos villes car l’assainissement de nos villes et la gestion des déchets urbains sont étroit liés.
Au Burkina Faso, seules les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso disposent cet outil de planification urbaine en matière de gestion des déchets urbains « le Schéma Directeur de Gestion des Déchets Urbains (SDGDU) » dont l’objectif est de proposer une organisation intégrée de toutes les activités reliées à la gestion des déchets et des aménagements appropriés et de définir les cadres financier, institutionnel et réglementaire propres à assurer la gestion efficace des déchets.

Cinq (05) autres communes (Gourcy, Pô, Yako, Kombissiri, et Saaba) disposent d’un Plan stratégique de gestion des déchets solides (PSGDS) élaboré dans le cadre du Projet d’Appui à la Gestion des Déchets Municipaux dans les Villes Secondaires du Burkina-Faso (PAGDM/VS).
Le Ministère de l’Urbanisme prévoit dans le cadre de la mise en œuvre du PNDES, l’élaboration des Schéma Directeur de Gestion des Déchets Urbains pour les villes du pays.
Citadines et citadins,
La gestion des déchets solides municipaux est l’affaire de tous, elle nécessite cependant une forte implication tant des décideurs politiques que des populations au niveau local. Pour cela, j’invite chaque citoyen à maintenir son milieu de vie propre.
Vive la propreté de nos villes !
Vive la participation citoyenne à l’embellissement de nos villes !
Vive la gestion durable des villes du Burkina Faso !
Que Dieu bénisse le Burkina Faso !

Maurice Dieudonné BONANET
Officier de l’Ordre National