« Lilesa ne rencontrera aucun problème en raison de sa prise de position politique. Bien qu’il soit impossible d’exprimer un point de vue politique aux jeux Olympiques, l’athlète sera accueilli lors de son retour à la maison au même titre que les autres membres de l’équipe olympique éthiopienne ».

Ces propos du porte-parole du gouvernement éthiopien, Getachew Reda n’ont pas rassuré le marathonien Feyisa Lilesa, médaillé d’argent aux Jeux Olympiques de Rio. A quelques mètres de la ligne d’arrivée, il avait croisé ses poings sur le front à plusieurs reprises, un geste qu’il a répété en conférence de presse, avant de l’expliquer : « C’est un signe de soutien aux manifestants qui sont tués par le gouvernement de mon pays. Ils font le même signe là-bas. Je voulais montrer que je n’étais pas d’accord avec ce qui se passe, j’ai des proches et des amis en prison. Le gouvernement tue mon peuple, les Oromos, des gens sans ressource ».
Lundi, Feyisa Lilesa n’était pas dans l’avion qui a ramené ses camarades. « Je ne pense pas qu’il reviendra en Éthiopie. Il y a beaucoup de gens qui disent que ce ne serait pas bon pour lui », a confié son agent Federico Rosa, confirmant les déclarations de Lilesa lui-même peu après avoir franchi la ligne d’arrivée dimanche. « Peut-être que je vais être tué, peut-être que je vais être mis en prison, retenu à l’aéroport, ou obligé de partir dans un autre pays », avait-il répondu lorsqu’on lui a demandé s’il s’exposait à des représailles après son geste.
L’athlète qui ne compte pas retourner en Ethiopie de si tôt, pourrait demander l’asile politique aux Etats-Unis ou dans un pays occidental

Kaceto.net