Le Burkina Faso est un pays à vocation agropastorale. Le secteur de l’élevage y occupe plus de 80% des ménages ruraux et constitue le 2ème secteur productif en milieu rural.

En dépit de ce fort potentiel dont la contribution à la formation de la richesse nationale se passe de tout commentaire, de nombreux facteurs influencent négativement notre élevage : pluviométrie capricieuse, conflits agriculteurs/éleveurs, réduction drastique des espaces pastoraux, occupation anarchique des zones pastorales, pratiques peu innovantes, faible intégration agriculture/élevage, insuffisances des infrastructures pastorales, faible dotation en équipements, faible organisation des acteurs dans leurs filières respectives, faible maîtrise de la chaîne de valeurs, bref, des insuffisances encore persistantes à tous les maillons de la chaîne des valeurs : production-transformation-commercialisation.
Cette situation appelle de notre part des réponses adéquates pour non seulement assurer l’existant mais aussi et surtout booster la production nationale, à tous les niveaux, afin d’être à la hauteur des défis de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Par-dessus tout, l’évolution des facteurs de richesse liée à l’élevage impose une nouvelle vision qui devra être portée par les acteurs eux-mêmes. Ce à quoi nous nous sommes attelés depuis quelques années, conformément aux grandes orientations politiques en matière d’élevage contenues dans le programme politique du Président du Faso, SEM Roch Marc Christian KABORE.
En effet, le nouveau référentiel national de planification du développement national que constitue le Plan national de développement économique et social (PNDES) consacre en son axes 3 des dispositions les secteurs porteurs de croissance comme l’élevage. Pour booster l’élevage le PNDES va axer son appui aux actions suivantes : (i) la facilitation de l’accès aux intrants et équipements, (ii) l’accès aux crédits, (iii) l’augmentation et la modernisation des capacités de transformations des produits animaux et halieutiques, (iv) l’organisation incitative du marché, (v) le renforcement de la formation professionnelle adaptée et de la recherche développement en production animale et halieutique (vi) le renforcement de la résilience de ce sous-secteur aux risques zoo-sanitaires, climatiques et les conflits pour le contrôle des ressources pastorales clés.
C’est fort de ces constats que les acteurs du secteur de l’élevage, avec l’aval du gouvernement, ont choisi d’organiser le Salon de l’élevage dénommé SABEL 2018 du 27 novembre au 1er décembre 2018 sur le site du SIAO. Le thème retenu est intitulé : « Place des productions animales et halieutiques dans le développement des bases productives et de compétitivité de l’économie nationale ».
Placé sous le Très haut patronage de Son Excellence Monsieur le Président du Faso, Roch Marc Christian KABORE et sous le parrainage du Ministre ivoirien des ressources animales et halieutiques, Kobenan Kouassi ADJOUMANI, le SABEL nourrit un objectif ambitieux. Il s’agit de contribuer à la promotion de l’élevage et à la valorisation des produits animaux et halieutiques à travers la création d’une plateforme de rencontres et d’échanges entre tous les acteurs de ce secteur stratégique.
De façon spécifique, il s’agira de :
  Créer un espace de rencontre et d’échange entre les professionnels, les prestataires et les partenaires de l’élevage, de l’aquaculture et de l’apiculture ;
  Offrir une vitrine pour le soutien et le financement du secteur ;
  Susciter la création d’emplois et de nouvelles vocations auprès des femmes, des jeunes et des détenteurs de capitaux ;
  Favoriser la créativité et le perfectionnement dans les différents domaines de l’élevage et les domaines connexes ;
  Faciliter l’accès à l’information, aux innovations et à la formation dans les différents domaines de l’élevage et les domaines connexes par le partage du savoir-faire des différents pays ;
  Associer les professionnels des différents maillons à la recherche de solutions durables aux contraintes qui entravent l’essor et la compétitivité des filières animales et halieutiques ;
  Améliorer la compétitivité et l’accès aux marchés des produits animaux et halieutiques.
En termes d’enjeux et d’opportunités, l’on peut retenir que notre pays est nanti de plusieurs dotations factorielles pour l’organisation d’un salon.
Il s’agit entre autres de :
 La position carrefour à la jonction entre les pays côtiers importateurs de produits animaux et les pays sahéliens pourvoyeurs de ces denrées ;
 La prise en compte de toutes les filières animales et halieutiques. En effet, ni le Mali, ni le Niger qui disposent de caractéristiques comparables, n’organisent pour l’instant d’événement du genre. De ce fait, le Burkina Faso sera le 1er pays continental de l’UEMOA et du CILSS à organiser un tel événement ;
 Le Burkina Faso possède déjà un savoir-faire en élevage et dans les métiers de l’élevage ;
 La disponibilité de certains partenaires au développement à soutenir un tel événement ;
 Le souhait des professionnels des différentes filières animales et halieutiques de disposer d’une plateforme d’échanges entre eux et avec les différentes catégories de partenaires ;
 En outre, le pays possède une expertise nationale en matière d’organisation de grandes manifestations et événements à caractère international.
Ce qui est important à noter, c’est l’engagement des acteurs, de concert avec le ministère, à devenir les artisans du développement de leur secteur d’activité. Cette ambition naissante, faut-il le rappeler, est le fruit de nombreuses rencontres avec les responsables des différentes filières.
Le Salon de l’Elevage développera des mécanismes d’incitation (Colloque, conférence, panels, forum B to B, etc.) pour des actions de développement des filières animales et halieutiques et donc de création de richesses et d’emplois tout au long de la chaine des valeurs des activités et des métiers connexes de l’élevage, de l’aquaculture et de l’apiculture.
De plus, le salon travaillera à identifier et à promouvoir (par divers canaux de diffusion) des idées et innovations sur la base de partenariats tant au niveau national (PPP), qu’international (B to B en accords divers et franchises).
Enfin, comme toute manifestation du genre, le salon peut engendrer des retombées indirectes sur d’autres domaines comme le tourisme, l’hôtellerie.
Pour le Gouvernement, il s’agit d’accompagner au mieux les acteurs afin que le secteur de l’élevage devienne davantage professionnel sous tous ses segments.
Il y’a certes des motifs de satisfaction mais les défis multiples qui attendent le secteur incitent à plus d’ardeur au travail pour le mieux-être de notre élevage, c’est-à-dire un secteur plus productif, plus professionnel, plus performant et plus compétitif.

Ministère des ressources animales et halieutiques