Arrêtés le 23 novembre 2018 par la police ivoirienne, des enfants et adolescents burkinabè victimes de trafics d’êtres humains ont été rapatriés et présentés le 28 décembre dernier à la presse par le ministère burkinabè de la Femme, de la solidarité et de la famille.

Ils sont au total huit enfants de sexe masculin, âgés entre 14 et 18 ans ( (un enfant de 14 ans, cinq enfants de 16 ans, un enfant de 17 ans, un enfant de 18 ans), qui ont été présentés le 28 décembre à la presse. Six d’entre eux sont originaires de la région du Plateau central et deux de la région du Centre Est.
Selon la ministre de la Femme, de la famille et de la solidarité nationale, Laurence Marshall Ilboudo, ces enfants et adolescents ont été interceptés à Aboisso dans la zone Sud Comoé de la Côte d’Ivoire. Ils étaient destinés à l’exploitation par le travail sur les sites d’orpaillages à Man en Côte d’Ivoire vers la frontière du Liberia.
« Les enfants sont arrivés en Côte d’Ivoire par des intermédiaires qu’ils ont eux-mêmes cités : Ouédraogo Mahamadou, Kabore Paul et Sawadogo Karim. Des informations obtenues avec la partie ivoirienne, il est ressorti que Sawadogo Karim a été interpellé, jugé et condamné à trois ans d’emprisonnement pour des faits de traite des
personnes », a indiqué la ministre.
Les motivations qui ont conduit les enfants dans le circuit de la traite sont entre autres, le besoin de gagner de l’argent pour s’acheter des parcelles, construire des maisons et acheter des motos, selon les confidences qu’ils ont livrées aux autorités des deux pays. « Moi j’ai 16 ans, je faisais la classe de 6è à Zorgho et j’aidais mes parents dans l’agriculture. Vu qu’on était pauvres, j’ai décidé d’aller en Côte d’Ivoire pour travailler dans les sites d’orpaillages dans l’intention de venir aider mes parents », a confié l’un d’eux, révélant qu’il pouvait gagner 10.000FCFA par jour dès lors que ses patrons ont trouvé l’or. Il a confié que bien avant lui, d’autres jeunes de son village s’y étaient déjà rendus et lui en avaient suggéré l’idée.

Originaire de Bitou, un autre explique son aventure par la pauvreté de ses parents. « J’ai vendu quelques récoltes pour pouvoir avoir l’argent et aller en Côte d’Ivoire. Mes parents m’ont donné l’autorisation. Mon travail dans le site se limitait au tri et au lavage du sable issu des trous », a-t-il déclaré. Puis de poursuivre : « Quand je partais, mon intention était de revenir payer une parcelle, construire une maison et faire du commerce ».
Aux parents des enfants présents sur les lieux, le ministre de la Femme a souligné que pour l’instant, les enfants seront sous la tutelle du gouvernement avant leur réintégration dans leurs familles. « Nous allons amener les enfants dans le centre d’accueil d’urgence, la où se trouvent déjà d’autres en situation de rue. Ils vont y rester, rencontrer un psychologue avant que nous ne leur proposions un projet de vie pour chacun d’eux, et les mettre dans les centres de formation dont nous disposons ».

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net