face à la menace terroriste, alors que l’ennemi frappe harcèle répit nos forces de sécurité, Sayouba Traoré appelle à l’union sacrée de tous les Burkinabè, le temps de vaincre l’hydre terroriste. Viendra le temps de reprendre nos chamailleries politiciennes !

Je serai bref. Parce que la situation le commande. Ce n’est pas au beau milieu de la tempête, que les matelots déclenchent des querelles entre eux. Nos ancêtres le disent d’ailleurs par ce proverbe bien signifiant. « Saa san naag Yarsè, bii yarsa mè ra naag taab yé ». Si l’averse bat la troupe des colporteurs en chemin, ce n’est pas le lieu ni le moment pour les colporteurs de se battre entre eux. Le gouvernement, le derrière du gouvernement, l’opposition, les testicules de l’opposition, les écuelles, les marmites, les fourchettes, les marteaux et les enclumes, tous les Burkinabè, je dis et j’insiste, tous les Burkinabè doivent regarder dans la même direction. « Sin wanbda zougou, pa yeti niff ra pousg yé ». Celui qui mange la tête se fiche pas mal de crever les yeux. Là, on nous a mangé le cou, les oreilles, le nez, ne reste que le front.
Je parle d’expérience. Quand ça chauffait au Niger, je l’ai vécu en live. La défunte maman de ma fille est Nigérienne. Quand ça chauffait au Mali, j’étais aux premières loges. Là également pour des raisons matrimoniales et professionnelles. J’ai sillonné la savane de l’Atlantique à l’Océan Indien, micro au poing. Sans être militaire le moins du monde, en confessant ici ma totale incompétence en ces matières, je peux néanmoins témoigner.
Le mot d’ordre est simple dans sa nudité : tous derrière les forces armées. Je dis bien tous ! Nous reprendrons les enfantillages après la sueur. Chacun voit bien qu’il ne servira à rien d’avoir raison lorsqu’il sera trop tard.

Sayouba Traoré ; journaliste, écrivain
Kaceto.net