Les terroristes et les bandits de grands chemins sont devenus les maîtres de l’axe Fada-Pama. Brimades, vols, rackets, intimidations, etc., voilà le quotidien des usagers qui empruntent cette voie

Le 29 janvier, aux environs de 13 heures, des employés de la Société cotonnière du Gourma (SOCOMA) qui se rendaient à Pama ont été braqués et leur véhicule, une 4x4 retiré. (http://kaceto.net/spip.php?article6115). Une vingtaine d’individus enturbannées, ont surgi sur la voie et braqué leurs armes sur le conducteur, l’obligeant à immobiliser le véhicule. Six d’entre eux ont alors entouré le véhicule, les autres ayant rejoint la forêt d’où ils étaient sortis.
Ils ont ensuite intimé l’ordre aux occupants de se coucher en proférant des menaces contre eux. Se présentant comme des djihadistes, ils ont questionné les occupants du véhicule sur leur destination et la société pour laquelle ils travaillent. Puis ils ont récupéré les clés de la 4x4 et conseillé ses occupants d’emprunter les transports en commun pour terminer leur voyage.
Des témoignages rapportent les exactions au quotidiens que subissent les usagers de cet axe, unique voie pour rallier Fada à Pama.
"L’autre jour, ils nous ont arrêtés. Ils portaient des armes et nous ont obligés à leur remettre nos pièces d’identité qu’ils ont contrôlées minutieusement avant de nous les remettre. Ils disent qu’ils sont à la recherche des éléments des forces de défense et de sécurité et ceux qui travaillent pour l’Etat comme les enseignant et les commis de l’Etat. C’est vraiment angoissant parce que c’est la seule voie qu’on peut emprunter pour se rendre dans la Kompienga et on a la peur au ventre quand on monte dans le car", a confié un commerçant, pas encore remis de ses émotions. Il espère que les nouveaux ministres de la Défense et celui de la Sécurité vont prendre à bras le corps la sécurité sur cet axe devenu un cauchemar pour les usagers.
Le 22 décembre 2018, une patrouille a été victime d’une attaque sur cet axe Fada-Kompienbiga, le véhicule ayant sauté sur un engin explosif causant la mort de trois (03) militaires et faisant quatre (04) blessés. Le 28 août, l’explosion d’un engin artisanal contre un véhicule de gendarmerie à Pama a causé la mort de sept soldats.
Une cellule terroriste a t-elle vu le jour dans cette partie du Burkina comme le pensent certains analystes, ou s’agit-il de bandits qui profitent de la situation sécuritaire globale pour commettre des exactions contre les populations ?

Dominique Koné
Kaceto.net