Le Gabon sombre dans la violence après l’annonce des résultats qui donnent Ali Bongo vainqueur de la présidentielle. l’Assemblée Nationale à été incendié et Jean Ping dans la déclaration ci bas, rejette catégoriquement les résultats.

Mesdames et Messieurs, chers compatriotes,

Alors que, comme j’ai été amené à le dire lors de mes deux précédentes interventions, il ne faisait aucun doute que le choix des Gabonais, lors de l’élection présidentiel du 27 août 2016, s’était clairement porté sur ma personne, le Ministre de l’Intérieur est venu proclamer l’élection du président sortant.

Avec la plus grande fermeté, je rejette cette tentative de Monsieur Ali Bongo de renouveler son imposture de 2009.
Avant la proclamation des résultats de la province du Haut-Ogooué, je disposais, à la faveur des Procès-Verbaux en notre possession, d’une avance de plus de 61.500 voix sur Monsieur Ali Bongo.
Pour rattraper ce retard, la Commission Electorale Nationale Autonome et Permanente a artificiellement attribué à Monsieur Ali Bongo des suffrages dans le Haut-Ogooué qui sont matériellement impossible à obtenir, en même temps qu’ils constituent un outrage à la citoyenneté des compatriotes de cette province.

En agissant de la sorte, Monsieur Ali Bongo, avec la complicité des membres de la majorité du bureau de la CENAP, a délibérément instrumentalisé la province du Haut-Ogooué, et exposé nos compatriotes de cette province à un risque de stigmatisation injustifié.

Je veux ici les rassurer que pour moi et tous ceux qui m’accompagnent, le Haut-Ogooué demeure et reste une province pleine et entière du Gabon, et les électeurs de cette province, des Gabonais.
En effet, le Ministre de l’Intérieur annonce un taux de participation de 99,93% dans le haut-Ogooué, contre une moyenne de 53% pour le reste du Gabon. Cela est tout simplement inimaginable.
Comment comprendre qu’alors que, dans la seule ville de Moanda, il a été comptabilisé et inscrits dans le procès-verbal de centralisation 5.225 abstentionnistes, au niveau provincial l’abstention porte sur 430 électeurs ?

Dès l’annonce de cette décision inqualifiable, des émeutes, violemment réprimées par des forces de défense et de sécurité lourdement armées, sont survenues dans les principales villes du pays, notamment à Libreville, Port-Gentil, Oyem et Mouila.
Nous déplorons d’ores et déjà de nombreux blessés graves.
Au moment où je vous parle, Internet ne fonctionne plus, les forces de défense et de sécurité ainsi que la garde républicaine ont été déployés à Libreville, à Port-Gentil et dans plusieurs capitales provinciales, confirmant ainsi les craintes que nous n’avions cessé d’exprimer depuis le début du processus électoral.

Le coup de force électoral est ainsi consommé.
Dans cette élection, nous nous sommes engagés pour la libération de notre pays. Et c’est le choix qui a été clairement exprimé par le Peuple gabonais.

Je n’ai jamais cessé de le dire : je ne laisserai rien ni personne s’attribuer frauduleusement les suffrages librement exprimés par le Peuple Gabonais. Je le dois à mon pays, je le dois à mes compatriotes.

Nous devons éviter à notre pays le drame qui se profile à l’horizon, et dont Monsieur Ali Bongo portera l’entière responsabilité.

En conséquence, je demande solennellement à la CENAP de se ressaisir et de procéder à la centralisation des résultats réels du scrutin du 27 août 2016 en procédant, avec la participation des observateurs internationaux, au comptage des résultats, bureau de vote par bureau de vote, afin de restituer au Peuple Gabonais son choix exprimé dans les urnes.

Vive la république
Que Dieu bénisse le Gabon
Je vous remercie.

Kaceto.net