Maître Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) et Amadou Diemdioda Dicko, 4è Vice-Président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) étaient les animateurs de l’hebdomadaire conférence de presse de l’opposition tenue hier 5 mars au siège du Chef de file de l’opposition

Question sécuritaire, gestion des réfugiés internes, le mouvement d’humeur de la police nationale, la politisation du FESPACO et le pagne du 08 mars étaient les points qui étaient au menu des échanges entre les deux conférenciers et les journalistes.
Sur le mouvement d’humeur de la police nationale, le président de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), Gilbert Ouédraogo a exprimé son inquiétude sur les conséquences d’un tel mouvement surtout dans le contexte sécuritaire que connait le Burkina. "L’opposition estime que les revendications des policiers, qui se résument en de meilleures conditions de vie et de travail, sont nobles et légitimes" a-t-il déclaré, avant de poursuivre : "Le premier ministre Christophe Dabiré, qui a fait du dialogue social l’une de ses priorités, doit au plus vite échanger avec les représentants des policiers et autoriser son gouvernement à donner les moyens et le matériel nécessaires à ces policiers, de même qu’à l’ensemble des FDS, pour l’accomplissent de leur mission de protection des citoyens et de leurs biens".

Quand aux réfugiés internes, l’opposition explique que leur situation n’est que la conséquence de l’insécurité qui prévaut dans certaines zones du pays et qui a poussé des populations à fuir leur lieux d’habitation et à abandonner leurs champs et leurs biens. Pour le CFOP, il est urgent de restaurer l’autorité de l ’Etat et la force publique dans les zones attaquées, renforcer la résilience des populations et les ramener sur leurs terres. Pour accompagner tout ce processus, l’opposition propose de lancer une campagne nationale de solidarité à l’endroit des réfugiés internes. L’autre préoccupation de l’opposition porte sur l’interruption du cursus scolaire de 150.000 élèves des zones attaquées alors que les examens scolaires débutent dans un trimestre. D’où son appel au gouvernement à tout mettre en oeuvre pour éviter une éventuelle année blanche.
Lors du point de presse, les deux conférenciers sont revenus sur la 26ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui a refermé ses portes le 2 mars. Tout en se félicitant du succès de ce rendez-vous culturel, l’opposition déplore le fait que le parti au pouvoir ait tenté de récupérer l’événement par divers moyens, notamment la distribution de T-shirt à l’effigie de Roch Kaboré, de gadgets et de slogans favorables au président. "C’est une honte pour notre pays, dans la mesure où ces actes ont été posés en présence de chefs d’Etat de pays amis, de vedettes du cinéma et de plusieurs centaines de festivaliers venus des quatre coins du monde", s’indigne l’opposition, qui estime que la situation dans laquelle se trouve le pays commande que ses fils et filles s’unissent pour contrer les actes terroristes. "Mais ce qui intéresse le MPP, c’est la réélection de son candidat en 2020, quelque soient les moyens", se désole Me Gilbert Ouédraogo.
L’Opposition dénonce également une tentative de récupération du 08 mars par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Selon toujours Gilbert Noël Ouedraogo, le pagne de cette année est de couleur orange, la couleur officielle du MPP, sans aucune référence aux couleurs nationales.
D’après lui, la seule explication du choix de cette couleur, c’est que le parti au pouvoir veut faire de la propagande à travers la Journée internationale de la femme. "Ce parti n’est d’ailleurs pas à son premier forfait. On se rappelle que lors de la précampagne de 2015, malgré l’interdiction de distribuer des gadgets, le MPP avait fait preuve d’incivisme en habillant ses militants de T-shirts couleur orange.Tous ces faits démontrent clairement que le parti au pouvoir n’est pas serein au regard, notamment, de son bilan chaotique", a t-il conclu.