Face à la grogne sociale en cours dans le secteur de la justice qui occasionne des atteintes aux droits des citoyens à la justice, des organisations de défense des droits de l’homme donnent de la voix. Ils tiennent l’Etat pour responsable "des violations des droits des justiciables"

Les mouvements de défense des droits de l’Homme ont constamment attiré l’attention des pouvoirs publics de plusieurs manières sur les nombreuses violations des droits des justiciables, notamment ceux des prévenus, occasionnés par les mouvements d’humeur et les grèves dans la chaîne judiciaire, qu’il s’agisse des magistrats, des greffiers ou des GSP.

Il se trouve que les GSP observent un mouvement d’humeur qui dure depuis plusieurs mois. Cela met à rude épreuve les droits des prévenus qui ne peuvent accéder aux juges et se trouvent coupés de l’assistance de leurs proches qui n’ont plus accès à eux ni pour leur parler ni pour leur apporter de la nourriture et des vêtements.

C’est tenant compte du caractère protecteur que revêt le mouvement engagé par les avocats burkinabé contre les abus récurrents et systématiques des droits de l’homme que nos organisations tiennent à s’en saisir pour rappeler la responsabilité des pouvoirs publics qui font preuve de laxisme dans la gouvernance du secteur judiciaire, occasionnant toutes les agitations sociales qui sont les sources des atteintes des droits inviolables des détenus et des bénéficiaires des services de justice.

A ce titre, le mouvement des avocats se justifie amplement aux yeux de nos organisations, au sens où celui-ci pourrait contribuer à la protection des droits à travers une administration judiciaire fonctionnelle.

En tout état de cause, les organisations de défense des droits de l’homme, interpellent les autorités à mettre en œuvre leurs engagements internationaux en matière de fourniture et de respect des droits de l’homme.

En conséquence, ces autorités sont appelées à trouver urgemment des solutions aux différentes préoccupations posées par les GSP, les Greffiers et les Avocats.

Aussi, tiennent-elle pour seuls responsables des difficultés et des violations des droits des justiciables en général et des personnes en détention en particulier, les pouvoirs publics, précisément ceux du ministère de la justice.

Ouagadougou le 26 avril 2019

Ont signés :
Evariste Konsimbo
(Cercle d’Eveil)
Siaka Coulibaly
(FORAC)
Lookman Sawadogo
(ODDH)
Birba Idrissa
NDH