Le « motu proprio » décrété par le pape François oblige le clergé à signaler tous cas de prêtres pédophiles, mais aussi les abuseurs et harceleurs sexuels.

Le vatican a publié jeudi 9 mai un important décret de loi, un motu proprio, intitulé « Vos estis lux mundi » « Vous êtes la lumière du monde », pour renforcer une nouvelle fois les procédures de signalements internes et de traitement des cas de prêtres ou d’évêques pédophiles mais aussi de tous les abuseurs ou harceleurs sexuels, ce qui est nouveau.

Dans ce texte d’une rare exigence, qui s’applique désormais à toute l’Eglise universelle, le pape François rappelle que « les crimes d’abus sexuel offensent Notre Seigneur, en causant des dommages physiques, psychologiques et spirituels pour les victimes, et lèsent la communauté des fidèles » et qu’il est donc de sa responsabilité de tout faire pour prévenir ces délits.

Les deux mesures phares sont l’obligation juridique de « signalement » interne - faite à tous les clercs et les religieux - pour dénoncer tout comportement suspect en la matière.

Autre mesure clé, les évêques ou les supérieurs d’ordre religieux ne sont non seulement plus protégés par leur statut quant à leurs éventuels agissements délictueux mais encore moins pour des affaires qu’ils auraient éventuellement couvertes touchant des prêtres sous leur responsabilité et qu’ils n’auraient pas aussitôt dénoncées.

Rien n’est prévu en revanche sur l’idée d’un tribunal spécial qui aurait été en charge au Vatican de juger ces évêques en question. Comme le pape l’avait suggéré lors d’une conférence de presse il semble que ce projet soit désormais totalement abandonné.

En revanche, ce nouveau « motu proprio » demande aux archevêques métropolitains - un échelon hiérarchique géographique spécifique de l’Eglise catholique - de gérer au niveau d’un pays ou d’une région du monde, ce genre de dossier.

Autre « nouveauté » mais elle existe déjà dans de nombreux pays, ce décret de loi canonique impose à chaque conférence des évêques de créer avant juin 2020 une cellule d’écoute pour accueillir toute plainte de fidèle en ce domaine. En imposant, juridiquement, l’impossibilité de rétorsion ou de pression sur les personnes qui porteraient ce type de plainte à la connaissance de la hiérarchie.

Ce train de mesure fait suite au sommet mondial des présidents de conférences épiscopales que le pape avait convoqué en février 2019 pour renforcer la lutte contre la pédophilie et les abus sexuels.

Lefigaro.fr