Depuis le début des attaques terroristes contre le Burkina Faso en 2016, rarement des cibles religieuses clairement identifiées n’avaient autant été dans le viseur des groupes armés que ces dernières semaines. En l’espace de quelques mois seulement, on ne compte plus le nombre de lieux de cultes, mais aussi de personnalités religieuses qui ont fait les frais de l’insécurité. Avec la volonté évidente pour les assaillants, de provoquer une confrontation inter-religieuse. Pour certains spécialistes, le risque reste toutefois assez faible malgré le niveau et la violence des agressions.

Les attaques terroristes au Burkina Faso visent de plus en plus des communautés religieuses. Le dimanche 12 mai 2019, six personnes parmi lesquelles des fidèles et un prêtre ont perdu la vie dans une église suite à une attaque menée par des terroristes à Dablo, dans la région centre-nord du pays.
Cette actualité vient ainsi s’ajouter à d’autres actes dont des enlèvements et assassinats de prêtres, de pasteurs, d’imams et de croyants, la profanation et la destruction de lieux de cultes... bref, les terroristes cherchent manifestement à frapper le pays là où ils pensent avoir le plus de chances de le voir fléchir : à savoir, celui de la cohabitation pacifique des religions et des communautés.

Résistance

A l’Université Joseph-Ki-Zerbo de Ouagadougou, la situation sécuritaire dans le pays est scrutée avec une grande attention. Et les derniers développements ne laissent personne indifférent. Certains enseignants rencontrés par nos soins, sont tous d’accords sur le fait que la faille recherchée par les terroristes, c’est la confrontation religieuse.
D’autres estiment cependant que l’effet recherché n’aboutira pas. Ils mettent en avant l’idée selon laquelle la digue est encore assez solide pour pouvoir résister parce que, disent-ils, il n’y a pas de ligne de fracture religieuse rigide comme c’est le cas dans d’autres pays. Et la politique actuelle de tolérance religieuse qui existe au Burkina, est une bonne chose dans le contexte actuel.
Toutefois, nombre d’entre eux militent pour des politiques fortes de sécurisation des lieux de culte. Aussi bien par l’action des forces de défense et de sécurité que par le fait des citoyens eux-mêmes. Ce qui pourrait selon eux, rassurer quelque peu les populations.

Juvénal SOME
Kaceto.net