Considéré jadis comme l’un des laboratoires de la démocratie en Afrique francophone, le modèle béninois bat manifestement de l’aile. Les dernières élections législatives qui se sont achevées dans le cafouillage et dans la violence, en sont la preuve palpable.

Un parlement entièrement monocolore. C’est ce à quoi ressemblera le prochain visage de l’Assemblée nationale béninoise, celui est issu des dernières élections législatives auxquelles l’opposition dans son ensemble, n’a pu prendre part.
En cause des de nouvelles dispositions qui, au lieu de contribuer à un processus inclusif, ont plutôt ouvert la voie à une expérience jusque-là inédite dans ce pays indépendant depuis 1960 : celle d’un passage en force. Avec en première ligne, Patrice TALON, le Chef de l’Etat actuel, bien décidé à passer outre les récriminations de ses opposants et de la société civile, pour asseoir son pouvoir.
A tel point que ce dernier, craignant l’isolement, s’est vu obligé de dépêcher rapidement des émissaires dans les pays voisins dont le Burkina Faso, pour tenter de s’expliquer auprès de ses pairs chefs d’Etat africains de la sous région. Car c’est peu de dire que ces derniers sont embarrassés par ce qu’il s’y passe présentement. D’où leur silence.
De KEREKOU à SOGLO

Et dire qu’au tournant des années 1990, le Bénin fut l’un des rares pays à inaugurer avec succès, le cycle des conférences nationales souveraines, qui ouvriront la voie à des processus démocratiques post guerre froide. Avec à la clé, des élections libres, ouvertes, transparentes et des alternances régulières. Le tout couronné par une expertise recherchée aux quatre coins de la planète. Suscitant ainsi le respect et l’admiration du monde entier.
Fin d’un cycle vertueux ou modèle à bout de souffle ? Une chose est sure, c’est que la crise actuelle de la démocratie béninoise n’est pas un bon présage. En particulier pour le reste du continent africain où les contre-exemples pullulent et sont plus nombreux que les bons.
En effet, depuis le début de l’année 2019, l’on ne compte même plus les tentatives réussies ou non de révisions des constitutions pour pérenniser des régimes en place. Sans compter les élections mal organisées ainsi que les manifestations d’hostilité contre les régimes autoritaires et répressifs. De quoi faire sourire les tenants d’une impossible démocratisation de l’Afrique.
Juvénal SOME

Juvénal Somé
Kaceto.net