Maillon important d’une économie nationale enclavée et sans façades maritimes, la Douane burkinabè fait face elle aussi à conjoncture que vit le pays en ce moment. Entre tentative de réorganisation et nécessité d’adaptation à la mondialisation et à l’interdépendance des échanges internationaux, les approches se multiplient en interne. Avec l’objectif final de réussir à faire engranger le maximum de recettes dans les caisses de l’Etat.

La Douane burkinabè doit affronter de multiples défis dont celui de la bonne gouvernance. Le mandat de l’actuel Directeur général, Adama Sawadogo, nommé en 2015 sous la Transition, arrive à terme en cette année 2019. En effet, après trois décennies consacrées à l’institution douanière, l’homme doit faire théoriquement valoir ses droits à la retraite.
Quid du nom de son futur ou probable successeur ? Et surtout qu’en est-il de la capacité de ce dernier à pouvoir rassembler ses hommes pour aller au-devant d’un meilleur recouvrement des recettes et d’une lutte plus accrue contre la fraude et la contrefaçon, véritables fléaux des temps modernes ,qui mettent à mal l’économie nationale.
Rien ne filtre à ce sujet pour l’instant, si ce ne sont des bruits de couloir. Dans la maison, les interrogations se succèdent et se bousculent pourtant. Mais rien d’officiel.
Le dernier mot revenant au politique, l’on espère que le choix qui se fera fait ultérieurement, sera à la hauteur des attentes. C’est en tout cas ce qu’espère vivement le syndicat des Douanes.
Il est vrai que l’institution douanière a été fortement secouée ces derniers mois, notamment par des remous consécutifs à la longue grève engagée de concert par le Syndicat national des agents des Finances (SYNAFI) contre la réforme du Fonds commun, transformé depuis peu en primes de motivation par le gouvernement Dabiré.
En attendant que sonne l’heure des grandes manœuvres, l’on s’active en interne. Objectif, faire fonctionner la maison et donc l’outil de travail : soutenances de mémoires à l’Ecole nationale des douanes, (END), par ailleurs Centre régional pour l’Afrique de l’ouest et du centre, formations de formateurs sont notamment organisées.

Rétablir le dialogue partenariat

Avec les reformes entreprises par les autorités en vue d’élargir l’assiette fiscale, les deux entités, Douane et commerçants, ne semblent plus tellement parler le même langage. Ce 21 mai 2019, à l’occasion d’une conférence de presse tenue au siège de de la direction générale des Douanes, il a donc été question de communication, autour du mécanisme de décisions anticipée et étude du temps nécessaire à la mainlevée.
Selon toute vraisemblance, la croissance importante des flux de marchandises entraînée par la mondialisation du commerce, a amené les administrations douanières à harmoniser et simplifier au maximum les formalités de passage aux frontières et de mise à la consommation des marchandises.
Il fine, il s’agit de trouver les voies et moyens d’une meilleure facilitation et d’une fluidification des échanges commerciaux à travers une simplification des procédures. A condition toutefois, que cela soit compris de tous. Toute chose qui n’est pas toujours évidente.
Selon Adama Sawadogo, "l’administration douanière se base sur trois grands critères dans son fonctionnement : la transparence, le temps de passage des marchandises en douane et la simplification des procédures".
Pour lui, le mécanisme de décisions anticipées protège l’usager et permet de sécuriser ses marchandises. Quant à l’étude du temps nécessaire à la mainlevée, elle est un outil de facilitation des échanges.
Dans les faits, elle a pour objectif de mesurer le temps nécessaire qui s’écoule entre la date d’entrée des camions transportant les marchandises dans l’enceinte du bureau des douanes de Ouaga route et celle de la sortie physique du camion transportant lesdites marchandises dudit bureau. Il est à noter que les décisions anticipées ne concernent pas la valeur des marchandises, mais plutôt l’espèce tarifaire et l’origine de celle-ci.
Il reste à espérer alors que la Douane et ses partenaires puissent effectivement s’accorder sur les termes d’une meilleure collaboration. Bien entendu, cela ne pourra se faire que dans l’intérêt de toutes les parties concernées.
Il convient de noter enfin que le Burkina Faso est membre de deux organisations majeures dans le commerce mondial. A savoir l’Organisation mondiale des douanes (OMD), à laquelle il appartient depuis 1964. Et l’Organisation mondiale du Commerce, OMC, depuis 1995.

Juvénal Somé
Avec la collaboration d’Antoinette Bénon
Kaceto.net