Les membres de l’Association des réfugiés résidents au Burkina Faso (ARBF) ont animé un point de presse le 17 juin dernier pour annoncer qu’ils entamaient une grève illimitée à partir du 18 juin devant la CONAFEF, sise à Gounghin. Ils accusent la Commission nationale pour les réfugiés (CONAREF), le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés au Burkina Faso (UNHCR) et le ministère des Affaires étrangères de mal gouvernance dans la gestion des fonds qui leur sont alloués.

« CONAREF, UNHCR/BF libérez-nous ». C’est le message que l’Association des réfugiés résidant au Burkina (ARBF) a adressé à la CONAREF et à l’UNHCR à qui elle reproche un détournement de fonds. Le président de l’association Justin Mouaromba les accuse ainsi que le ministère des Affaires étrangères, de mal gérer les ressources que l’ONU alloue au pays pour s’occuper d’eux.
Selon lui, chaque années l’ONU, alloue la somme de 5 milliards de F FCA aux réfugiés urbains résidant au Burkina Faso (Ouagadougou, Bobo, Koudougou, etc). Mais, ces derniers, dont certains étaient présents à la conférence de presse du 17 juin dernier, ont déclaré n’être jamais entrés en possession d’aucun centime ! . « On a jamais eu même pas 5 F de ce Budget. Où va donc l’argent qu’alloue l’ONU aux réfugiés urbains du Burkina Faso ? », s’est interrogé Nicodème Niyonkuru.

Plus grave, l’ARBF soutient que pour ce qui est de la prise en charge sanitaire, psychologique, financière et sociale, les réfugiés ne bénéficient d’aucun accompagnement de la part de l’Etat burkinabè, ni de l’UNHRC/BF. Pourtant, les 5 milliards alloués chaque devaient servir à cela, confie Bakary Emmanuel Orsy, porte-parole des réfugiés, très critique à l’égard du ministre Alpha Barry. " En 1990, lorsque les réfugiés sortaient pour la première fois clamer leur cri de cœur au gouvernement de l’époque, le ministre Alpha Barry était journaliste et c’est lui-même qui est allé couvrir cette grève" rappelle t-il. Il ne comprend donc pas cette "mauvaise gestion des fonds alloués aux réfugiés alors qu’il est maintenant aux affaires".
Les conférenciers ont révélé que les réfugiés au Burkina ont plusieurs fois émis le souhait d’aller dans un autre pays, vu que le pays d’accueil ne s’occupe pas bien d’eux, mais " lorsque nous arrivons dans un autre pays, il y a une note qui parvient à ce pays pour dire de nous rapatrier au Burkina". D’où la colère de l’ARBF qui demande à la CONAREF et à l’UNCHR de "libérer les réfugiés afin qu’ils puissent aller tenter leur chance dans un autre pays".

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net