Les professionnels de l’information étaient hier 20 juin au Centre de presse Norbert Zongo pour dénoncer "le caractère liberticide" du contre le nouveau code pénal en débat à l’assemblée nationale. La mobilisation se poursuit aujourd’hui devant la représentation nationale

« Le projet de révision du code pénal que nous dénonçons est une opération qui consiste à ajouter plusieurs articles dans le chapitre consacré aux infractions liées au terrorisme et aux communications relatives aux actes terroristes, par quelque support ou moyen de communication que ce soit. Au delà de la sévérité des amendes allant jusqu’à 10 millions et des peines d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 10 ans ferme, ce projet de révision de la loi se caractérise par des notions vagues, la généralisation des délits, et la volonté d’interdire et de réprimer toute communication relative à un acte terroriste ». Ces propos sont de Guézouma Sanogo, président de l’Association des journalistes du Burkina. Comme lui, de nombreux professionnels de l’information et la communication s’inquiètent du caractère liberticide du nouveau code pénal que les députés sont appelés à voter. A l’image des articles 312-15 et 312-16 du projet de loi qui ne laissent aucune ambiguïté sur la volonté du gouvernement de contrôler l’information au point de porter atteinte au droit à l’information du public :
« Est puni d’une peine d’emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende d’un million à dix millions de FCFA, quiconque publie ou relaie en direct ou dans un temps voisin, par un moyen de communication, quel qu’en soit le support, des informations, images ou sons de nature à compromettre le déroulement d’une opération ou d’une intervention des forces de défense et de sécurité en cas de commission d’actes de terrorisme ». Puis, "est puni d’une peine d’emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende d’un million à dix millions de FCFA, quiconque publie ou relaie sans autorisation, par quelque moyen de communication que ce soit et quel qu’en soit le support, des images ou sons d’une scène d’infraction de nature terroriste ».
L’amalgame entre la qualité des contenus diffusés sur les réseaux sociaux et le travail des professionnels des médias irrite ces derniers, qui entendent faire pression sur les députés afin qu’ils prennent le temps de consulter largement les principaux concernés afin d’en circonscrire les enjeux. L’AJB a donc invité les journalistes à se rendre aujourd’hui 21 juin à l’Assemblée nationale pour interpeller les députés qui vont plancher sur le projet de loi .

Kaceto.net