Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) n’est pas près de sortir de la crise interne qui qui le secoue depuis plusieurs. Après avoir obtenu le report du congrès extraordinaire qui devait se tenir le 16 juin, les adversaires du président du CDP, Eddie Komboïgo exigent à présent sa démission

Le CDP va t-il imploser avant l’éléction présidentielle de 2020 ? La question mérite d’être posée au regard de la crise qui frappe l’ancien parti au pouvoir depuis sa création en 1996. Le navire battant pavillon CDP tangue sur une mer bien agitée. Hier, lors d’une conférence de presse qu’ils ont animée, le député Yahya Zoungrana, Salam Dermé, tous du Bureau exécutif national ont ouvertement exigé la démission du président du CDP, Eddie Komboïgo. Ils lui reprochent, entre autres, le non respect des textes et la gestion clanique des cadres du parti. "Il y a une volonté boulimique de Eddie Komboigo et sa bande de contrôler le parti qu’il gère comme une entreprise privée et nous ne pouvons pas accepter cela", explique le député Yahya Zoungrana.
Le principal grief formulé contre lui et qui n’est pas nouveau porte sur la composition du Bureau politique national (BPN). Selon les statuts, cette instance compte plus de 1000 membres au lieu 600 et selon eux, c’est la preuve de la volonté du président Komboïgo de placer ses hommes qui lui renverront l’ascenseur au moment de la désignation du candidat à la présidentielle de 2020.
Saisi, le juge des référés a ordonné la suspension du congrès extraordinaire qui était prévu le 16 juin dernier pour justement réviser les statuts, notamment l’article 32 pour le conformer à la réalité politique. Une victoire d’étape pour les adversaires du président Komboïgo qui n’entendent pas en rester là. Convaincus qu’il n’a pas les atouts nécessaires pour gagner la présidentielle de 2020, ces derniers misent sur l’ancien premier Kadré Désiré Ouédraogo qui a annoncé sa candidature en février dernier.
Conscients que leur appel à la démission du président a peu de chance d’aboutir, les frondeurs en appellent directement au président Blaise Compaoré.

Dominique Koné
Kaceto.net