S’il y a une tendance de consommation qui ne se dément pas en ce moment à Ouagadougou, c’est bien celle de l’ouverture des caves à vins et de champagnes. Un peu partout dans la capitale burkinabè, fleurissent des salons de dégustation, pour une clientèle de choix certes, mais bien présente sur un segment de marché que se disputent les promoteurs.

Un samedi soir à Ouagadougou. Dans le quartier de Ouaga 2000. L’ambiance feutrée du lieu distille une musique tamisée. Les invités eux, arrivent les uns après les autres. Ils sont accueillis par les maîtres ou plutôt par les maîtresses des lieux. Qui les installent au fur et à mesure.
Tous sont invités à l’ouverture officielle d’une nouvelle cave à vin. En l’espace d’une demi-heure, la terrasse affiche rapidement complet. La dégustation elle, bat son plein. Entre petits fours et bonne humeur vespérale, la soirée est réussie pour les organisatrices qui ne cachent pas leur satisfaction.
Lentement mais sûrement donc, le marché des vins et spiritueux trace son sillon sur les lèvres des consommateurs au Burkina Faso. A partir de 6000FCFA la bouteille et pour une classe moyenne en construction et surtout qui prend de plus en plus plaisir, certains investisseurs ne se sont pas fait prier pour tenter l’aventure. Selon certaines estimations non officielles, le marché serait évalué à plusieurs centaines de millions FCFA par an, avec une marge de croissance importante.

Guerre de positionnement

Il faut en convenir. Au Burkina Faso, ce n’est sans doute pas demain que la bière sera détrônée aussi facilement de son piédestal, c’est certain. Cinq à dix fois mon chère que ses concurrentes, elle continue d’imposer sa nette domination.
Mais il n’empêche toutefois, qu’elle doit désormais se faire à l’idée qu’elle n’est plus totalement seule, comme c’était le cas il y a encore quelques années de cela. Bien entendu, cela va forcément aller crescendo, au vu de la réponse apportée par le marché. Laquelle révèle un accroissement de la demande, et donc de l’offre.
Du reste, l’on ne compte plus les cérémonies officielles, dîner gala, réception, baptême, , première communion, anniversaires ou autre, au cours desquelles, « la bouteille » ne fasse son apparition sur la table des convives. Bref, Ouagadougou vit ou plutôt savoure sa révolution des palais.

Récemment, à l’occasion de la proclamation officielle des résultats des examens scolaires, l’on a ainsi vu un heureux parent d’élève sabrer le champagne (quasiment) en direct sur les réseaux sociaux. Preuve sans doute de l’intérêt et de l’attrait pour le produit.

Juvénal Somé
Kaceto.net