Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a relancé mardi à Ouagadougou, les négociations avec les organisations syndicales de l’enseignement supérieur « pour sauver l’Université burkinabè », a-t-on constaté.

« Je souhaite que les discussions reprennent et se poursuivent dans une bonne ambiance avec une vision partagée qui repose sur la volonté commune de sauver l’Université burkinabè », a déclaré M. Thiéba, lors d’une rencontre avec les syndicats de l’Enseignement supérieur.

Le chef du gouvernement a reconnu que l’Université dont les missions sont de former les cadres supérieurs de la Nation, rencontre des difficultés structurelles qui, « si elles ne sont pas solutionnées à brève échéance, risquent de compromettre durablement le développement de la Nation entière ».

« J’ai pu observer que nous n’avons plus formé de polytechniciens. J’éprouve toutefois un certain ressentiment quand je pense que depuis des décennies, nous avons négligé beaucoup de défis à relever en matière de formation supérieure », a-t-il déploré.

Pour cette raison, le Premier ministre dit avoir signé une convention avec la Côte d’Ivoire en juillet dernier, lors du 5ème Traité d’amitié et de coopération, au sujet de l’envoi d’un contingent de jeunes bacheliers burkinabè pour des formations multidisciplinaires.

Il envisage aussi de créer un cycle préparatoire pour l’école polytechnique de Paris et de faire « revivre » les cycles scientifiques (BAC C,E,F) qui, au secondaire, sont menacées de disparition .

Pour sauver l’institution universitaire, le porte-parole des organisations syndicales (SYNADEC, F-SYNTER, SNESS) de l’Enseignement supérieur, Boubié Guel a souhaité la prise en compte de l’ensemble des préoccupations de tous les partenaires.

M. Guel a signifié que lors des négociations antérieures, certains points dont le relèvement des indemnités et des indices salariaux des enseignants, ont abouti.

Cependant, « les voyages d’études, de recherche et beaucoup d’éléments de la gouvernance universitaire », restent encore sur la table des négociations, a-t-il poursuivi.

« La mesure forte sur laquelle nous allons insister, c’est la mise en place d’un plan de développement des infrastructures à l’université qui permettra d’éviter les problèmes que nous connaissons au niveau des amphis », a précisé Boubié Guel.

Le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, Filiga Michel Sawadogo a assuré la volonté du gouvernement, à parvenir à un accord avec les partenaires sociaux pour résorber les retards qui ont cours dans les universités publiques.

« Nous avons observé que dans certaines filières comme les Lettres et les Sciences humaines, les bacheliers de 2015 n’ont pas encore commencé les cours de l’année de 2016. C’est tout à fait inacceptable », a regretté le ministre.

Agence d’Information du Burkina