Ce sont nos confrères Ladepeche.fr qui rapporte la nouvelle. Dimanche dernier, notre compatriote Eliane Bozie Dabiré, 26 ans, a été tuée à l’arme blanche par son conjoint dans le hall d’immeuble de leur résidence, quartier des Tibaous à Toulouse, dans le Sud-Ouest de la France. Son conjoint Baba B., 36 ans, qui a été inculpé pour "homicide volontaire aggravé par conjoint". De nationalité ivoirienne, il avait tenté de se donner la mort en se lacérant le le corps.
Nadia, une voisine du couple qui a été témoin de l’horreur, témoigne (Kaceto.net)

Qu’avez-vous vu ce dimanche soir, vers 20h30  ?

J’étais chez moi et j’ai d’abord entendu hurler. Je ne savais pas trop d’où venaient ces cris. Ça hurlait à l’intérieur et à l’extérieur. Affolée, la voisine me demande de descendre, elle me dit, il se passe quelque chose d’horrible. Et là, en bas de l’immeuble, dans le hall, je vois une jeune femme au sol, sur le ventre, nue et ensanglantée. À côté d’elle, se tient un homme grand, torse nu et lui aussi couvert de sang. Il avait un regard vide et froid, comme s’il était possédé. Il n’avait aucune expression. Je hurle en lui disant, mais qu’est-ce que vous lui avez fait  ! Il venait juste de donner des coups de couteau à la victime et s’était lacéré le haut du corps. Je suis monté chez moi pour appeler les secours. Quand je suis redescendue, la victime était recouverte de sang. Elle me tendait le bras et me disait : aidez-moi  ! aidez-moi  !

Que s’est-il passé ensuite  ?

J’ai été cherché une serviette de toilette et entre-temps l’homme avait disparu. Il s’était réfugié chez lui au rez-de-chaussée mais je l’ignorais à ce moment-là. Je m’occupais de la victime qui perdait beaucoup de sang à hauteur du cou. J’ai appliqué des points de compression avec la serviette. J’avais en même temps les pompiers avec moi au téléphone.

Vous êtes restée au chevet de la jeune femme  ?

J’ai attendu les secours et je lui disais de tenir bon. Elle se débattait et je n’avais personne autour de moi pour m’aider. Elle bougeait beaucoup, puis elle s’est retournée du côté de sa blessure. Le sang continuait à gicler. Je poursuivais les points de compression pour stopper les pertes sanguines. Puis les pompiers sont arrivés. Ils ont pris le relais. Mais elle avait perdu trop de sang, elle était en arrêt cardiaque. Malgré les massages et leurs efforts, elle a succombé à ses blessures.

Vous avez tout fait pour l’aider…

J’aurai aimé la sauver. La police m’a rassurée en me disant que j’ai fait de mon mieux mais j’aurais tellement voulu lui sauver la vie. Je suis restée auprès d’elle. Elle est morte dans mes bras. Je lui ai rendu sa dignité en demandant à un voisin une couverture pour que l’on puisse recouvrir son corps.

Vous êtes encore terriblement choquée…

Ce que j’ai vu était terriblement traumatisant. Une vraie scène d’horreur. Après ce qu’il vient de se passer, je n’ai pas l’intention de rester ici, dans cette résidence. On va déménager car ces images défilent dans ma tête. On nous a promis une assistance psychologique. Je n’arrive plus à manger depuis dimanche soir.

Une femme frappée à mort par son conjoint. Quel est votre sentiment  ?

C’est encore une femme qui tombe. Il faut arrêter avec cette violence meurtrière. Je trouve que les femmes ne sont pas assez protégées.

Frédéric Abela
Ladepeche.fr