Du 27 au 29 septembre 2019, c’est à dire le week-end prochain, se tient la première édition du Festival international de la mode-Tenkodogo, (FESTIM-TENKO), un événement porté par Sylvie Koudougou, une fille de la région.
A eux jours de l’ouverture du Festival, celle qui est aussi promotrice de la marque "Merveille Confection" explique les motifs de cette aventure qui a l’ambition d’être perenne

Pourquoi se lancer dans un projet aussi difficile à réaliser comme un Festival international de la mode en province ?

C’est l’amour du métier qui m’a motivée à organiser ce Festival international de la mode à Tenkodogo, chef-lieu de la région du Centre-Est. Vous savez, la mode fait voyager, vous pousse à la rencontre de l’autre et vous donne l’occasion d’assouvir votre curiosité. C’était plus facile de faire ce défilé à Ouaga, mais j’ai préféré le faire à Tenkodogo, ma ville d’origine pour plusieurs raisons : faire davantage connaitre la région et ses potentialités, mettre en lumière les jeunes talents locaux, parce qu’il y en a, dans l’espoir qu’ils prendront avec plus de sérieux leur travail, et pourquoi pas, susciter des vocations.
Ce que je souhaite de tout cœur, c’est amener la mode dans les régions et qu’elle ne soit pas vue comme une sorte de monopole entre les mains des gens de la capitale. C’est rare de voir un défilé international de mode se dérouler en province, alors que ceux qui y vivent aussi ont besoin de rêver

Quels sont les pays qui seront représentés à ce défilé international de mode de Tenkodogo ?

Les stylistes et mannequins viendront du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Sénégal et du Mali et se joindront à leurs collègues burkinabè, de Ouagadougou, de Tenkodogo et de Garango. Les mannequins viendront également de ces pays pour renforcer l’équipe de mannequins sélectionnés sur place selon des critères qui respectent les normes internationales. Il ne faut pas tout le temps faire venir des gens d’ailleurs, mais de temps en temps, donner la chance aux jeunes de mon pays de côtoyer les étrangers et bénéficier de l’expérience internationale de ces derniers. Il y a des mannequins que nous avons formés sur place et je ne doute pas qu’ils seront à la hauteur de nos attentes. Je ne les encadre pas en tant que tel ; je veux juste les mettre dans le lot et leur dire qu’ils doivent persévérer au contact de ceux qui sont confirmés. Au total, nous attendons une cinquantaine de professionnels, tous métiers confondus à cette fête de la mode. Pour être précise, il y a aura 15 stylistes, deux accessoiristes, 10 mannequins venant de Ouagadougou et 5 internationaux.

Que représente un défilé de mode en termes de business ?

C’est un événement qui donne une visibilité à ce qu’on fait au quotidien et offre en même temps l’occasion de vendre ce qu’on a conçu et fabriqué de ses propres mains. C’est aussi une opportunité de faire la publicité sur les lieux où ses produits sont disponibles. En somme, c’est une opération marketing par laquelle, le styliste vend sa marque et son savoir-faire, dans l’espoir d’avoir des retombées sur les ventes et les commandes.

Comparativement à vos collègues de la sous-région ouest-africaine, comment appréciez-vous les œuvres des stylistes burkinabè ?

Les stylistes burkinabè sont aussi inventifs et imaginatifs que leurs collègues africains ! Chacun va puiser dans son fond culturel avec des tissus et des matériaux qui symbolisent sa culture. Le Sénégalais créé sur du Bazin, l’Ivoirien sur le pagne kita et moi je travaille sur le Faso dan Fani et le luili-peendé. Chacun a quelque chose de particulier dans sa création en y mettant une touche qui lui est propre.
Je travaille beaucoup sur le lui-peendé et le Koko dunda auxquels j’associe des tissus modernes.

Organiser un tel évènement en province n’est pas chose aisée surtout quand c’est la première fois…

C’est vrai ! En l’espèce, je n’ai pas eu de sponsors à proprement parler, mais des soutiens venant de la mairie de Tenkodogo, le gouvernorat de la région et la présidence du conseil régional. Des parents, amis et connaissances m’aident bénévolement à réaliser ce projet et je profite leur dire grandement merci.
En créant le FESTIM TENKO, mon ambition est qu’il devienne un événement annuel et un rendez-vous incontournable pour tous les créateurs africains ; qu’il s’impose dans l’agenda des événements liés à la mode africaine. A terme, je souhaite créer une école de formation aux métiers de la mode : couture, maquillages, coiffure, costumiers, etc.
En attendant, rendez-vous à la première édition du Festival international de mode- Tenkodogo (FESTIM-TENKODOGO) les 27, 28 et 29 septembre, le clou de l’événement étant le défilé international à l’hôtel Laafi à 19h30 mn.*

Propos recueillis par Joachim Vokouma
Kaceto.net

* Accès sur invitation ou se munir d’un billet disponible sur place
Contacts : Watsap : 65688026