La crise au sein du Congrès pour la démocratie et le progrès, CDP, l’ex-parti au pouvoir, continue de défrayer la chronique. Mardi 24 septembre 2019, soit 24 heures après la tenue du congrès extraordinaire qui a acté les sanctions prises à l’encontre du groupe des frondeurs, c’est Achille TAPSOBA, le premier vice-président du parti dirigé par Eddie Komboïgo, qui a animé une conférence de presse explicative au siège du parti, à Ouagadougou.

Deux (2) heures ! C’est le temps qu’à duré la conférence de presse post-congrès extraordinaire du CDP, tenue à son siège national à Ouagadougou. Avec à la manœuvre, un seul homme : Achille Tapsoba , le numéro 2 du CDP.
Deux heures durant lesquelles il a donné la position de son parti sur les remous actuels dont il est l’objet et qui ont abouti à la mise sur la touche de 27 militants dont des cadres de premier plan. On retiendra de ses explications que la situation était devenue intenable, face à ce qu’il a présenté comme étant une volonté claire de certains membres, de saborder le navire.
Pour lui, ce n’est pas la volonté de dialogue qui a fait défaut. Encore moins celle de trouver avec les personnes sanctionnées, des éléments de compréhension mutuelle. En face, laissera-t-il entendre, la direction du parti n’aurait rencontré que défiance et outrance.
Répondant aux nombreuses questions des journalistes, il a tantôt avec des mots durs et fermes, tantôt avec humour, décrit l’attitude de camarades dont il a fustigé le comportement.
KOUANDA et ou KADRE

Quid des cas Kouanda et Kadré Désiré Ouédraogo ? Le premier, l’un des leaders des frondeurs qui ont attrait le parti en justice et qui en a été récemment exclu, continue pourtant de contester et de rejeter vivement sa sanction.
Pour Achille Tapsoba, son attitude est en contradiction totale avec les principes qu’il prétend défendre. Et pour cause, Mahamadi Kouanda se met, dit-il, ouvertement en contradiction les textes du parti qui sacralisent les directives du président d’honneur, Blaise Compaoré, celui-là même dont tous, frondeurs et légalistes, se réclament pourtant.
Selon Achille Tapsoba, Blaise Compaoré a donné sa position par lettre envoyée au parti, précisant qu’il suggérait la tenue d’élections internes en vue de la désignation d’un président, faute d’un consensus interne. C’est finalement Eddie Komboïgo qui a été élu lors du congrès de mai Elections de 2018, qui ont vu la victoire d’Eddie face à Boureima Badini, lequel s’est rallié à la candidature de Kadré Désiré Ouédraogo, ce qui lui a valu une suspension de 12 mois des instances du parti. Il a préféré rendre sa démission.

Pour ce qui est de Kadré Désiré Ouédraogo, l’ancien premier ministre et ancien président de la Commission de la CEDEAO, les responsables du CDP ont laissé entendre que son nom ne figurait pas sur la liste des personnes sanctionnées. Il avait pourtant été convoqué par les instances du parti pour préciser sa position suite à sa déclaration de candidature à la présidentielle de 2020, alors que le parti n’a pas encore lancé la procédure de désignation de son candidat. Au CDP, on dit avoir pris acte de la démission de Kadré. Sans plus !

Pour le reste, le parti entend continuer à se battre pour remonter la pente.

Juvénal Somé
Kaceto.net