Depuis plus d’une décennie, le festival de musique rap-hh, Kolog N’Gomè, « viens t’exprimer » en langue nationale mooré, a pris ses quartiers à Wemtenga, dans la partie est de Ouagadougou, la capitale burkinabè. Le 28 septembre 2019 a donc vu la clôture en apothéose de la douzième édition de cette manifestation culturelle. Avec en prime, une forte mobilisation de la jeunesse, public cible de l’évènement.

Voie barrée, podium géant installé pour la circonstance, sonorisation des grands jours, bref l’avenue Wemba Poko dans le quartier populaire de Wemtenga, a encore vibré au rythme du festival rap Kolog Ngomè, en abrégé, KNG.
Comme à l’accoutumée, rappeurs en herbe et confirmés, se sont succedés sur le podium, pour donner au nombreux public venu les soutenir, toute l’étendue de leur talent. Les textes eux, n’ont évidemment pas failli à la tradition. Tirés de la réalité du quotidien difficile des populations et marquée par des privations de toutes sortes (chômage, précarité, pauvreté financière, individualisme) le plus souvent attribués aux gouvernants et au système en place, ils ont arraché des tonnerres d’approbation et d’applaudissements au public.

Espoir d’une relance

Pour cette année 2019, les festivaliers ont vu leur manifestation rehaussée par la présence de célébrités internationales. C’est le cas du burkinabè Smockey, du sénégalais Awadi ou encore le germano sierra léonais, Musa. Ce dernier est d’ailleurs perçu par certains spécialistes du domaine, comme étant l’avant-garde du mouvement hip-hop au Burkina Faso.
Après une période faste de près d’une décennie de succès marquée par l’émergence de grandes vedettes et de groupes mythiques tels que l’ex-yeleen, Black Marabouts, ou encore Faso Kombat, le mouvement connait depuis quelques années, un relatif essoufflement. Aussi bien en termes de productivité qu’au niveau des sorties discographiques. L’édition 2019 va sans doute susciter un supplément d’ardeur au travail chez les artistes concernés, pour impulser une relance du mouvement.

Juvénal Somé
Kacetonet