Hier 23 octobre 2019 s’est ouvert à la mairie de Ouagadougou un atelier de redynamisation de la commission de toponymie de la ville. Une cinquantaine de participants planchent sur les moyens de donner une nouvelle orientation à la toponymie en vue d’identifier les, rues, places, édifices, avenues, etc., pouvant être baptiser

Armand Roland Pierre Béouindé, maire de la commune de Ouagadougou, Simon Compaoré, maire honoraire de la même ville et Maître Pacéré Titinga, président de la commission de toponymie côte à côte, c’est l’image qui résume la cérémonie d’ouverture hier de l’atelier de redynamisation de la toponymie de Ouagadougou, mise en place le 10 octobre 1997. Pour un mandat de deux ans, sa mission était de faire au conseil municipal des propositions de dénomination des rues, places publiques, des monuments sans nom ; de débaptiser et rebaptiser des rues, des places publiques et des monuments, etc. Trois ans plus tard tard, soit le 7 janvier 2000, la commission a présenté les résultats de ses travaux. Au total, 1699 noms ont été proposés en tenant compte de l’histoire, de la culture, de la géographie et des personnalités de la ville. A en croire, Maître Pacéré, certains membres de la commission ont dû travailler 18 heures sur 24 pour atteindre les résultats escomptés. Lesquels ont été appréciés par l’équipe municipale en tant qu’outils de sauvegarde et de promotion de toutes les valeurs de civilisation de la capitale du Burkina.
Mais confrontée à des difficultés financières qui ne lui permettaient plus de financer la confection des plaques, la commission avait été été dissoute. La nouvelle équipe municipale arrivée aux affaires depuis 2016 a décidé de la réactiver et la redynamiser afin qu’elle reprenne ses travaux de valorisation des lieux, places et monuments qui incarnent notre histoire et magnifie notre culture.

Pour Simon Compaoré, redynamiser la commission créée il y a 22 ans, c’est lui accorder des opportunités de travailler davantage à prendre en compte les changements intervenus depuis lors, sachant que, selon lui, "de 5000 rues en 1997, on est passé à 15 000 rues aujourd’hui avec de nouveaux ouvrages modernes comme l’échangeur du Nord ».
Prenant la parole, le maire Armand Roland Pierre Béouindé a indiqué que de 2000 à 2018, ce sont au total 140 lieux qui ont été baptisés dans la ville de Ouagadougou.
"Il revient à nous maintenant de continuer à développer des activités en lien avec la toponymie, dans le cadre du projet ‘’Grand Ouaga’’ qui regroupe sept communes rurales et la commune urbaine de Ouagadougou ». Les résultats attendus de l’atelier devraient donc permettre de doter la commune d’une commission pluridisciplinaires qui sera capable de recueillir les propositions, apprécier leur pertinence afin que les usagers et les habitats puissent se reconnaître dans les baptêmes qui seront décidés.
Pour que cette dynamique soit crédible et durable, Simon Compaoré estime qu’elle doit être adossée à une méthodologie fiable consistant à élaborer des critères et des règles afin de faire le bon choix dans l’attribution des noms.
"Au regard donc des enjeux liés à la dation des noms de lieux, de l’histoire récente de notre pays, de l’évolution de la ville, il est nécessaire de mettre en place une commission communale de toponymie, en vue de disposer d’un cadre pour la dénomination des nombreuses voies non encore baptisées, pour satisfaire aussi les nouvelles requêtes des citoyens et améliorer le repérage sur le territoire de la commune" a t-il suggéré.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net