Entre deux plaidoiries, Maître Paul Kéré a le temps "d’acheter la bagarre" enclenchée par Ablassé Ouédraogo et Bruno Jaffré contre le chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré

Sale » temps pour le Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso ! En effet, si ce n’est Monsieur Ablassé OUEDRAOGO qui dégaine maladroitement contre son propre camp, c’est Monsieur Bruno JAFFRE qui se permet de s’immiscer dans la vie politique de notre pays, au nom, certainement de son amitié légendaire avec Thomas SANKARA.
Mais cher Bruno, chez nous, au Burkina Faso, les temps ont vraiment changé et chez nous, un proverbe mossi dit que « si la tante change de mari, il convient de changer la relation à plaisanterie ».
Si, Monsieur Zéphirin DIABRE n’a pas jugé opportun de répondre à Monsieur Ablassé OUEDRAOGO, force est de reconnaître que sa réponse de pédagogue à Monsieur Bruno JAFFRE prouve, si besoin en était, que cet ancien de Harvard, ce baroudeur silencieux et respectueux des autres n’a pas perdu de sa superbe, de sorte qu’il nous faudrait, sans doute, dans ce Burkina Faso tourmenté, des hommes et des femmes de cet acabit pour diriger notre pays ! Et il n’est pas le seul... Et pourtant, je ne suis pas un militant UPC, mais toute vérité est ici bonne à dire vu l’ampleur des flèches injustement décochées à tort à l’encontre du Président de l’UPC ;
Et oui, contrairement au marasme politique ambiant actuel que connait notre pays avec son cortège de misère, de drame humain à n’en pas finir (puisqu’on n’en voit pas le bout du tunnel), il existe encore des hommes et des femmes capables d’insuffler une autre façon de faire la politique. Détrompez-vous, il en existe dans notre pays ces hommes et ces femmes !
Quand j’entends parfois par-ci, par-là, qu’il y a une caste précise qui est née pour diriger et une autre caste qui ne peut, en aucun cas, briguer la magistrature suprême de notre pays, cela me fait gentiment sourire en ma qualité de démocrate républicain. C’est l’occasion de rappeler que le pouvoir républicain n’est, en aucun cas une monarchie féodale aux mains de quiconque même si, à titre personnel, je suis né dans un palais royal. Ce qui crée des devoirs et non des droits…Le prince a l’obligation d’être irréprochable. Sont-ils nombreux ces princes vertueux ? J’en doute fort malheureusement !!!
Analysons froidement les diatribes de ces deux hommes-là (Ablassé et Bruno) à l’encontre de Monsieur Zéphirin DIABRE en sa qualité de Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso.
Si, généralement l’humilité précède la gloire, force est de constater que les critiques acerbes du patron du Parti « Le Faso Autrement » ne sont ni opportunes, ni même fondées pour ne pas dire que ces critiques prises dans leur intégralité pourraient, le cas échéant, être dirigées contre son propre auteur pour la simple raison que finalement, ces critiques ne peuvent faire que les choux gras du MPP, le parti au pouvoir.
A sa place, je me serai présenté au siège du Chef de file de l’opposition à Zogona, quitte à faire le pied de grue, dans le but de laver le linge sale en famille avec le chef de file de l’opposition politique. Que nenni ! Ce qui laisse accroire que finalement, cette lettre ouverte de Monsieur Ablassé OUEDRAOGO à l’intention de Monsieur Zéphirin DIABRE ne fait que l’affaire du MPP qui se frotte les mains en dépit de la morosité ambiante de sa gouvernance politique. Dans ces circonstances, qui de Zéphirin ou d’Ablassé fait le double jeu de l’opposition politique et du parti au
pouvoir ? Sommes-nous frappés par une malédiction dans la quête d’une alternance démocratique souhaitée par de nombreux Burkinabè qui souffrent actuellement dans leur chair et dans leur bien-être ? Moins de 4 000 personnes vivent à l’aise aujourd’hui au Burkina qui ne veulent pas entendre parler ni de la réconciliation nationale, ni d’un quelconque changement de cap.
Mais peut-on sérieusement soutenir à l’heure actuelle que le pays va bien ? J’ai envie de dire au Président du Parti le Faso Autrement qu’il s’est lourdement trompé de combat car après avoir précipité la démission du président Blaise Compaoré, ce n’est quand même pas Monsieur Zéphirin DIABRE qui a demandé au peuple burkinabè de voter pour le MPP et pour le Président Roch Marc Christian KABORE parce que logiquement, on ne peut écarter un Général du pouvoir et préférer ses anciens lieutenants !
Pire, il semble qu’en dépit des tueries massives de Yirgou, que malgré les déplacements massifs des populations, mais surtout eu égard aux nombreuses victimes civiles et des forces de défense et de sécurité, il existe encore des Burkinabè, prêts à renouveler le mandat présidentiel du président Roch Marc Christian KABORE, « faute de mieux » acclament-ils. Ah ba !
Mais c’est parce que l’opposition politique dans son ensemble est divisée, se torpille, se déchire, se font la « nique » hypocrite qu’elle risque de perdre les élections en 2020 alors que l’alternance politique est largement à sa portée, surtout dans l’hypothèse d’un second tour.
Parce qu’il n’est pas pensable qu’avec la participation de l’ensemble des forces politiques en puissance qui avaient d’ailleurs été injustement écartées par la loi ségrégationniste dite « chérif » qu’un coup k.o. (1er Tour) soit réédité en 2020. C’est le lieu de rappeler respectueusement à mon Grand Frère, Monsieur Ablassé OUEDRAOGO qu’il doit se ressaisir et travailler main dans la main avec Monsieur Zéphirin DIABRE au lieu de compter le nombre de meetings de l’opposition politique car ce n’est pas dans la rue ou par les armes qu’il faut désormais conquérir le pouvoir politique, mais dans les urnes et ses critiques n’en prennent nullement la direction.
Quant à mon ami et co-compatriote Bruno, en dépit de la réponse pédagogique qui lui a été servie sur un plateau d’argent par Monsieur Zéphirin DIABRE, qu’il sache, de manière irrévocable, qu’aucun Burkinabè ne peut, en aucun cas s’immiscer dans le choix des dirigeants politiques français et, par parallélisme des formes obligeant, les Burkinabès, épris de paix et de justice sociale n’entendent d’une quelconque oreille que des journalistes étrangers, (soient-ils les amis intimes du Président Thomas SANKARA), viennent ratiociner sur le choix des dirigeants burkinabè.

Paul KERE
Docteur en Droit
Avocat à la cour
Officier de Réserve