Guillaume Soro sera dans les startings blocks pour la course à la magistrature suprême de la Côte d’Ivoire en 2020. Il a fait cette annonce le 18 octobre dernier à Paris en attendant d’officialiser sa candidature à son retour.
Pour ses partisans, l’heure de labourer encore plus intensément le terrain que dans le passé, aussi bien physiquement qu’intellectuellement, a sonné.
Le texte ci-contre signé par un des partisans participe de cette stratégie.

Le candidat à l’élection présidentielle ivoirienne de 2020, le Président Guillaume Soro a pris la parole devant la presse internationale à Paris le 23 octobre 2019. Ce moment de partage a été des plus exquis pour permettre au candidat présidentiel Soro d’expliquer son ambition pour la Côte d’Ivoire et l’Afrique, la paix et la solidarité africaines et la pleine restauration de l’Etat de droit en Côte d’Ivoire. Cet échange entre le candidat présidentiel et la presse est la continuation de celui qu’il a accordé à RFI et France 24 le 18 octobre. En vérité, le Président du Mouvement Générations et Peuples Solidaires, est conforme à sa parole donnée le 8 février 2019 à l’occasion de sa démission que j’ai baptisée Démission Inaugurale : « Je vais rendre le tabouret pour aller chercher le fauteuil ». Un bel humour de brave authentique et un tantinet provocateur pour le duel électoral quand on sait que ses contempteurs du RHDP lui réclamaient le tabouret de l’Assemblée Nationale. En l’état, il s’agit de l’annonce d’une belle algarade démocratique si tant est que seul le consentement du Peuple souverain est l’unique mode de dévolution du pouvoir dans la République. Le Président Soro est convaincu que si le consensus est construit, patiemment et de bonne foi autour de l’instrument de dénombrement des voix libres du Peuple qu’est la CEI, il n’y a pas de raison que les consultations à venir ne consacrent pas les retrouvailles fraternelles, la pleine renaissance de l’Etat de droit et l’avènement du capitalisme de redistribution pour infléchir décisivement les inégalités, la corruption et donner un contenu à l’égalité des chances. Seul ce suprême enjeu importe pour la Côte d’Ivoire. Toutes les autres manoeuvres politico-électorales constituent la bérézina en vue pour le processus démocratique ivoirien, pour la Côte d’Ivoire post-crise. Seul l’Etat de droit consolide la paix africaine.

La vérité de ces échanges avec la presse internationale à Paris est destinée à la formation de l’opinion publique. Il sied de constater que cette vérité est autorité et sa valeur, conforme aux attentes de la Côte d’Ivoire rassemblée pour être réconciliée avec Guillaume Soro. L’enracinement de la démocratie africaine exige de tous, la protection de la paix, l’Etat impartial et l’exemplarité morale des dirigeants. Seules ces valeurs confèrent le pouvoir et la force représentative, l’autorité aux dirigeants élus.

Ceci étant, la déclaration de Paris du Président du Mouvement Générations et Peuples Solidaires est un appel au bon sens démocratique et citoyen de tous les compétiteurs. L’exclusion des adversaires redoutés (par la clause des âges, des tracasseries judiciaires ou par les interprétations péremptoires de la Constitution en lieu et place du juge constitutionnel), une sévère incurie ivoirienne et africaine, ne certifie qu’une compétition déloyale qui génère des déchirures. Il est clair qu’il faut se préparer à demander au peuple souverain, la sagesse de trancher entre les trois chefs en compétition qui veulent se peser : le président sortant Alassane Ouattara est, dit-on au sein du RHDP, automatiquement candidat si le Président Henri Konan Bédié du PDCI RDA l’était, la génération sortante d’un côté et de l’autre, le Président Guillaume Kigbafori Soro pour incarner la relève et la nouvelle offre politique, citoyenne et intergénérationnelle de qualité. Une triangulaire épique et ouverte qui qualifie avec une très forte probabilité le Président Guillaume Soro pour le second tour triomphal ! Dans tous les cas, aucun autre du RHDP ne peut peser le poids du Président Guillaume Soro et probablement, la caresse-saisie du fauteuil n’est plus un Graal inaccessible en 2020 pour lui. L’élection du Président Guillaume Soro sonnera, j’en suis convaincu, le tocsin des divisions et haines thésaurisées et relancera l’espoir du nouveau cycle des générations solidaires dans la paix et la réconciliation.

L’attachement au bien commun, à l’unité du peuple de Côte d’Ivoire et à son progrès dans la paix, impose ainsi la soumission aux règles constitutionnelles que les Ivoiriens se sont librement données qui disent, entre autres, que nul ne peut être contraint à l’exil. Aussi le Président Soro dit une vérité : « Je rentrerai bel et bien en Côte d’Ivoire. Si on veut m’arrêter, on verra. » Vient ensuite l’asymétrie sémantique à consonance interlocutoire forte des ennemis puissants versus l’adversaire puissant. Il n’y a pas lieu d’être atterré par la virilité dialoguale de la compétition électorale des égaux dans un processus démocratique, loyal et crédible.

Il urge donc que l’autorité légale et légitime rassure tous les compétiteurs sur leur sécurité, la liberté d’aller et venir et, bien entendu, la transparence dans toutes les procédures de renouvellement du consensus électoral et subséquemment, des opérations de votes à leur proclamation par l’institution en charge au nom de l’intérêt public. Si tous attestent que le consensus au sein de la classe politique a valeur constitutionnelle, alors il n’y a pas lieu d’y voir la charge et la symbolique de la chasse des gladiateurs. Même si certains bellicistes et collapsologues de salon et leurs béotiens y voient des signes du chaos, je rappelle que le Président Guillaume Soro est un patriote sobre. Et il saura confondre l’ébriété des messies du pire dans les urnes. Quant à la guerre civile intellectuelle nocturne dans les salons feutrés, seuls l’oisiveté et le clientélisme y conduisent. Et aux amateurs du Kle, cette danse guerrière du groupe social Kroumen, je rappelle qu’elle ne se danse qu’aux premières heures de la matinée et jamais la nuit. Seule la clarté démocratique diurne importe au nom de l’équité arbitrale porteuse de vérité électorale. Il faut dès à présent conjurer les dysfonctionnements électoraux. Les enfants d’Afrique et surtout les plus vulnérables souffrent beaucoup des crises pré ou post électorales, générées par les élites. 2020 en Afrique de l’Ouest est une année électorale décisive. Nous devons la réussir sans peur, sans le sang innocent versé. Au moyen de la règle de droit et de scrutins libres, crédibles et transparents, la cohésion nationale se raffermit.

Le Mouvement Générations et Peuples Solidaires est le momentum et la future convergence politique ivoirienne pour construire la paix, la solidarité et la réconciliation face à ce que le philosophe Alain Badiou appelle le « multiple inconsistant » que chacun peut bien voir à l’œuvre, ici en Côte d’Ivoire et partout ailleurs sur notre continent.

Quant à la chasse, sa symbolique renvoie à un autre vécu social. La symbolique Mandenka de cette partie de chasse contée, renvoie à Simbo, Soundiata Kéïta, la geste des dozos, des hommes d’honneur que chante avec majesté, feu Kassé Mady Diabaté, la voix sublime de Kéla. Les peuples du grand Mandé savent la charge épique de Simbo. Simbo, l’appel à l’honneur des chasseurs et cette conspiration des animaux pour se jouer des humains chasseurs ! A cet embrayage épique, il ne manque que le Sosso Balla, toujours disponible à Niagasola en Haute Guinée depuis bientôt 9 siècles. Oui, les élections ne sont pas une partie de chasse, ni pour le pouvoir assis, ni pour le pouvoir debout. Les élections sont un art de la séduction et de l’offre attractive par un puissant chef. Il s’agit donc d’usages sociaux différenciés qu’il faut respecter. Mais raconter la chasse et les chasseurs pour les enfants du grand Mandé et d’Afrique, c’est interpeller les gens d’honneur, ceux qui sortent des ambiguïtés, non pas à leurs dépens comme le Cardinal de Retz le pensait, mais au nom de la clarté pour le vivre ensemble durable. Le chasseur victorieux de panthère n’est pas membre du club de la polysémie discursive politique tandis que le candidat Soro Guillaume en quête du consentement du citoyen ivoirien libre est un engagé dans la clarté, le franchissement décisif définitif. Puisque l’ambiguïté ne protège pas son praticien ! Oui, l’émancipé, lui, il s’en est affranchi. Sa parole voit loin puisqu’elle est volonté. Le Président du Mouvement Générations et Peuples Solidaires, compétiteur loyal, est candidat à la présidentielle ivoirienne de 2020.

Plutôt le Fauteuil que l’obsession du tabouret !

Mamadou Djibo Baanè-Badikiran
Philosophe