Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré a présidé ce matin la cérémonie marquant le cinquième anniversaire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. En présence de ministres, de présidents d’institutions et d’ambassadeurs, il a rendu hommage à ceux qui sont tombés pour la liberté et l’alternance démocratique.

« L’insurrection populaire a été une étape importante dans la vie de la nation, en ce sens qu’elle a scellé la victoire du peuple contre la position définitive que certains voulaient garder au niveau de la présidence ; le non-respect des engagements constitutionnels qui ont été pris et la nécessité d’assurer à notre pays l’alternance politique qui permet de consolider la démocratie et le développement ».
Propos du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, à l’issue du dépôt de gerbes de fleurs à la mémoire des martyrs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’état manqué de septembre 2015.
Pour lui, il est tout à fait normal qu’à l’occasion du cinquième anniversaire de cet événement politique majeur qui, hélas a occasionné beaucoup de victimes civiles, que "nous ayons une pensée pieuse pour tous ces compatriotes". Il a lancé "un appel au peuple Burkinabè à rester soudé face au terrorisme qui fait feu de tout bois sur notre pays depuis 2016".

Le président a rappelé aux Burkinabè que le combat contre le terrorisme est "un combat de longue haleine, que nous devons rester debout et ne pas céder malgré les difficultés que nous rencontrons". "Je suis certain, a t-il dit, qu’ensemble comme par le passé, les Burkinabè feront honneur à leur pays et que nous pourrions revivre dans une certaine paix et dans une certaine sérénité qui permettra à notre pays de retrouver la cohésion sociale ».
Une cérémonie à laquelle ont participé des familles de victimes avec toutefois un goût amer et de déception. Le président de l’Union des familles des martyrs de l’insurrection populaire des 30 31 octobre, Pouahoulabou P.K Victor n’est pas du tout content du traitement des dossiers de ceux qui sont morts morts pour la liberté et la démocratie. « Les gens sont tombés pour rien, car jusque-là, il n y a rien qui est fait.
Pourquoi ? », interroge t-il, indigné, avant de poursuivre : "Nous voulons la vérité, la justice afin de nous libérer à jamais. Ce que nous attendons de ce pouvoir, ce n’est pas la dictature, mais la fin de l’impunité. Si le président Roch Marc Christian Kaboré m’entend, nous ne voulons plus revenir ici l’année prochaine si tous les dossiers ne sont pas liquidés, y compris les dossiers de Thomas Sankara et de Norbert Zongo ». Parent de victime, Siaka Diallo admet que le gouvernement fait des choses, mais estime qu’il y a des manquements. "Nous sommes le 31 octobre, donc un mois après la rentrée scolaire et nous n’avons toujours pas reçu les frais de scolarité des enfants des victimes alors que le gouvernement s’est engagé dans un décret pris en 2016 de payer chaque année 75 000 F par enfant.", révèle t-il. Il interpelle donc le président et le gouvernement sur le fait qu’il y a "des enfants qui ne vont toujours pas à l’écoles, chose qui n’est pas normale".

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net