Selon le président du part Le Faso Autrement, Ablassé Ouédraogo, après avoir confisqué l’insurrection populaire, le président Roch et son gouvernement "méprisent les Burkinabè" et ne placent pas les aspirations du peuple au cœur de leur programme.

Après la confiscation de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, le Président Roch Marc Christian KABORE et son gouvernement méprisent les profondes aspirations du peuple.
La commémoration de l’an I du putsch manqué du 16 septembre 2015 me donne à priori l’occasion de saluer la mémoire des filles et fils du Burkina Faso tombés sur le champ de la bataille au nom de la démocratie et du changement pour un Burkina Faso meilleur. Je voudrais, en outre, m’appuyer sur cette circonstance solennelle pour relever que cette célébration a donné une belle occasion à SEM Roch Marc Christian KABORE et son gouvernement d’étaler sur la place publique que les aspirations du peuple n’étaient pas véritablement au cœur de leur programme et qu’ils ne sont pas dans la même dynamique que le peuple insurgé dans ses aspirations intrinsèques. Ce manque d’intérêt du gouvernement aux préoccupations des populations qui ont lutté pour l’avènement d’un Burkina nouveau est illustré notamment par les trois faits suivants, vécus le 16 septembre 2016 :
Le Président du Faso, SEM Roch Marc Christian KABORE a marqué cette commémoration par son silence, ainsi que son absence remarquée et injustifiable au Cimetière de Goughin où se célébrait cette journée historique du coup d’Etat manqué qui lui a permis de conquérir le Palais de Kosyam ;

Le Premier Ministre, Paul Kaba TIEBA et le Président de l’Assemblée Nationale, Salifou DIALLO, présents à la dite cérémonie ont été chaleureusement et légitimement conspués par les membres des familles des martyrs ; Ceux-là même qui ont payé de leurs vies pour permettre à SEM Roch Marc Christian KABORE et son régime d’accéder au pouvoir « mouta-mouta ». La colère de nos braves sœurs et frères est bien compréhensible au regard de la douleur sans dimension qui les habite et devant cette situation de non justice qui se renforce dans notre pays ;
En ce jour douloureux du Souvenir, le lancement dans la bonne humeur et liesse des travaux de réfection de la rocade sud-est du Boulevard des Tansoba, appelé « la Circulaire », immédiatement après le cimetière par le Premier Ministre Paul Kaba TIEBA et quelques membres de son gouvernement, indique à suffisance que la célébration de la journée du 16 septembre a été faite pour s’acquitter d’une banale formalité, pour la galerie et dans l’hypocrisie. Toutes choses, qui égales par ailleurs, indiquent que les préoccupations du gouvernement Roch KABORE divergent de celles du peuple burkinabè. Que de remords et de déceptions pour les burkinabè, qui aspirent au changement et à la rupture, à plus de justice, à la réconciliation, l’unité et la cohésion nationales.
« Le Faso Autrement » salue la lucidité de ces braves filles et fils de la nation, qui au nom de la légendaire dignité burkinabé, ont marqué leur refus catégorique de prendre part à la rencontre de l’humiliation et de la honte avec le Premier Ministre. Nos ancêtres ne nous enseignent-ils pas d’ailleurs que : « Burkin bil saka koum zoé gnandé » ; Ce qui peut se traduire en français par « Le Burkinabè digne de ce nom préfère la mort à la honte ».
Notre parti, « Le Faso Autrement », qui a toujours su se tenir aux côtés des victimes et de leurs familles en dehors du brouhaha propagandiste, réaffirme sa détermination à les assister jusqu’à ce que justice soit rendue. Dieu garde et protège le Burkina Faso.
Ouagadougou, le 19 septembre 2016

Ablassé Ouédraogo, président du "Le Faso Autrement"