L’Office national d’identification (ONI) a entrepris une campagne de délivrance de carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) dans les 13 régions du Burkina. Cette campagne vise à renouveler les CNIB des populations expirées et à en délivrer de nouvelles aux personnes qui ne l’ont pas. Dans la région de l’Est, l’opération débutera le 20 février prochain et dans cette perspective, le directeur général de l’ONI s’est entretenu le 15 janvier dernier avec les maires, les Organisations de la société civile, les directeurs régionaux de la région de l’Est pour établir une feuille de route de l’opération

« L’année 2020 est considérée comme étant une année électorale, et pour accomplir cet acte civique qu’est le vote, la CNIB est l’un des documents obligatoires exigés par la CENI », explique le directeur général de l’Office national d’identification (ONI) Aristide Béré. L’objectif de l’opération est de faire en sorte qu’aucun Burkinabè ne manque de CNIB le jour des élections de 2020.
Autre raison qui motive le gouvernement à délivrer des CNIB, c’est que le Burkina Faso traverse une période difficile au plan sécuritaire et la pièce d’identité est plus que jamais nécessaire pour se déplacer.
Concernant la région de l’Est où l’opération se déroulera à Fada N’Gourma à partir du 20 février, c’est environ 15 881 cartes d’identités qui ont expiré et il s’agira pour les maires des communes de transmettre au préalable à l’ONI les besoins des populations, puis de les organiser afin que la délivrance des CNIB soit un succès.
"Après cela, nous allons faire un point d’ensemble avec le gouverneur et nous allons déployer les équipes au fur et à mesure selon les localités ciblées. La délivrance se fera de façon rotative », a-t-il confié.

Aristide Béré a profité de l’occasion pour faire part de certaines difficultés auxquelles l’ONI fait face en matière de délivrance de CNIB. D’après lui, il y aurait plus de 8 500 CNIB bloquées à L’ONI. « Nous faisons une interpellation à l’endroit des populations quant à l’utilisation des actes de naissance. Il y a plus de 8 500 CNIB bloquées en raison des faux et des doublons d’actes de naissance qui sont utilisés. C’est énorme », a-t-il dit. Or, précise t-il, une fois qu’une CNIB est établie avec un acte de naissance précis, c’est avec cet acte de naissance qu’on peut faire le renouvellement ultérieur. Par ailleurs, il a informé l’assistance que l’opération de délivrance n’est ni subventionnée, ni gratuite. Les citoyens devront donc débourser 2500 FCFA pour acquérir leur pièce d’identité.

Pour le maire de la commune de Fada N’Gourma, Jean Claude Louari, cette initiative est à saluer. « Nous apprécions cette rencontre à sa juste valeur, parce que c’est une opération que nous attendions depuis. Nous savons tous que 2020 est une année électorale, et avec les changements intervenus dans le code électoral, il est convenu que c’est seulement la carte nationale d’identité et le passeport qui pourront être utilisés. Il était donc de bon ton que nous travaillons à permettre aux citoyens d’avoir leurs CNIB », a-t-il indiqué.
Il a interpellé les premiers responsables de l’ONI sur le cas particulier des personnes déplacées qui ont fui leurs localités en raison de l’insécurité. « Nous accueillons plus de 20 000 déplacés et la plupart d’entre eux sont venues sans aucun papier, pis, n’ont jamais eu d’acte de naissance. Il faut que nous trouvons un moyen aussi d’établir les actes de naissance pour que l’opération de CNIB puisse leur profiter » a souhaité le plaidé Jean Claude Louari.