Le trafic d’enfant est un phénomène qui a la peau dure au Burkina malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation et le dispositif répressif mis en place.
Les dernières victimes en date sont des enfants dont l’âge est compris entre 13 et 17 qui ont été appréhendés les 28 et 30 janvier 2020 par les services de sécurités de Gonsé.

Les 28 et 30 janvier 2020, les services de sécurités de Gonsé ont intercepté respectivement 23 et 29 jeunes dont l’age est compris entre 13 et 26 ans. Selon le ministre en charge de l’action humanitaire, Laurence Marchall/ Ilboudo, on dénombre 38 enfants de 13 à 17 ans et 12 adultes âgés de 18 à 28 ans. Ils proviennent de Zorgho (Plateau central), Koupéla (Centre-Est) et Boulsa (Centre-Nord) et avaient pour destination Bobo Dioulasso, le Mali et la Cote d’Ivoire pour être employés dans les sites d’orpaillage. Selon la ministre Laurence Marshall Ilboudo, ils ont été accueillis dans le centre d’accueil de Somgandé et bénéficient d’une prise en charge psycho-sociale et sanitaire. Elle a par ailleurs indiqué qu’aucune poursuite n’a été engagée contre les parents de ces enfants, mais a précisé que si ces mêmes enfants venaient à récidiver, les parents en répondront comme le prévoit la loi.

Lors d’un point de presse le 3 février, la ministre a interpellé la population sur la mobilité des enfants et des dangers auxquels ils s’exposent dans cette période d’insécurité. « Avec le contexte sécuritaire que traverse notre pays, il est très important que les parents soient plus regardants sur la mobilité des enfants, car l’enrôlement des personnes candidates au terrorisme, passe par l’enrôlement aussi des enfants. En prenant ces enfants, ces personnes habitées de mauvaises intentions leur promettent de belles choses et après, c’est pour leur apprendre à manier des armes et les envoyer ensuite au combat », a-t-elle déclaré.
A la question de savoir si cette tentative de trafic est l’œuvre d’un réseau, Laurence Marshall Ilboudo dit ne pas disposer d’éléments pour répondre par oui ou par non. L’enquête qui sera ouverte suite à la plainte contre X qui a été déposée permettra d’en savoir plus, sachant que les parents ne sont pas à l’origine de cette tentative de trafic. « Nous ne savions pas ce que nos enfants étaient en train de faire, et à partir de maintenant, nous allons redoubler de vigilance pour empêcher qu’ils reproduisent de tels actes" a confié Nabolé Halidou, un parent d’enfants.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net