Le Réseau national des associations intervenant dans le domaine de la santé ( RE.NAIS.DS) est monté au créneau dans la journée du 06 février 2020, pour dénoncer ce qu’il appelle des « spéculations sans fondement », de la part du Syndicat des médecins du Burkina (SYMEB) qui a émis ouvertement des doutes sur la qualité du sang transfusé aux malades.

Le Réseau national des associations intervenant dans le domaine de la santé
(RE.NAIS.DS), n’est pas passé par quatre chemins pour exprimer son indignation face à l’attitude du SYMEB. Tout serait parti d’une note rendue publique par le SYMEB émettant des doutes sur la qualité du sang transfusé et des dérives de management au Centre national de transfusion sanguine (CNTS). Sans renier le droit à la section SYMEB du CNTS de critiquer la gestion de n’importe quel responsable du système de santé au Burkina, le RENAISDS estime que les médecins, à travers leur lettre ouverte, ne rendent pas service à la santé, ni au CNTS encore moins, au peuple burkinabè qu’ils disent prendre à témoin. « Nous pensons que les médecins pouvaient de par leur position dans le système de santé, trouver des voies et moyens pour gérer en interne cet aspect au lieu de descendre dans la rue », a déclaré Fadilatou Kaboré, porte-parole du Réseau.
En ce qui concerne le mécontentement sur la qualité du sang, le RENAIDS dit ne pas comprendre quel est le mobile réel de cette sortie. « Le SYMEB du CNTS veut-il saper les efforts en cours dans le domaine du don de sang bénévole qu’il ne s’y prendrait pas mieux », s’indigne le RENAISDS, avant de poursuivre : : « On peut certes critiquer un système, des innovations, comme cela se fait dans tous les domaines mais de là, à remettre en cause la qualité du sang collecté sur la base de volontariat, sans pour autant apporter de preuves scientifiques irréfutables, c’est faire preuve de légèreté ».
Le RENAISDS s’est dit d’autant plus chagriné que la remise en cause de la qualité du sang par les médecins pourrait avoir pour effet de saper les efforts des différentes structures intervenantes dans le domaine du don bénévole de sang. « En remettant en cause la qualité du sang collecté dans les nouveaux centres de transfusion sanguine comme Ouahigouya, Kaya, Dédougou et Gaoua, sur la base du système utilisé, c’est-à-dire les tests rapides, le SYMEB remet de facto en cause tous les examens médicaux effectués à base du test rapide », a déclaré le coordonnateur du RENAISDS, Inoussa Saré. « Que dire donc des tests du VIH Sida, de grossesse, du paludisme, etc., qui sont tous fait aujourd’hui au moyen de test rapide grâce à l’évolution de la science ? C’est au regard de tout cela que nous disons que le SYMEB a fait preuve de légerté dans sa dénonciation », a-t-il poursuivi. Selon lui, cette lettre ouverte n’est ni plus ni moins qu’une tentative de démoraliser la première responsable du CNTS, Dr Téwendé Céline Alice Rosine Kiba, et par ricochet, tout son personnel.
Et Jean-Bosco Zoundi, président de l’association SOS sang, de confier qu’en matière de sang, le risque zéro n’existe pas, « mais que le sang transfusé est de bonne qualité ».

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net