Lancée en 2019, la réhabilitation du boulevard des tansoba (rocade Sud-Est) reliant l’échangeur de l’est à celui de Ouaga 2000, se poursuit au pas de charge. L’entreprise chargée de l’exécution des travaux met les bouchées doubles pour honorer le contrat. Même si tout au tour du chantier, les activités commerciales sont directement impactées. Entre résignation et changement de stratégie, les promoteurs d’enseignes tentent de trouver la parade. Avec plus ou moins de succès.

L’on dit souvent que la route du développement passe par le développement de la route. Sur le boulevard des Tansoba, connue sous l’appellation « la Circulaire », et actuellement en cours de réhabilitation, difficile de trouver des gérants de commerces ou des chefs d’entreprises qui aient le sourire en ce moment. Et pour cause, les travaux de réfection et d’élargissement de ladite voie se sont traduits pour eux et de facto, soit par des fermetures pure et simple, soit par une restructuration au goût amer, face aux nombreux désagréments occasionnés par le passage et le vrombissement incessant des camions, pelleteuses, machines et autres engins lourds qui ont été mobilisés pour la circonstance.
C’est le cas de D. Sans détour, il nous confie ses inquiétudes, car l’impact sur ses activités, dit-il, est direct. L’accès à son local est devenu très difficile pour la clientèle et le chiffre d’affaires est en forte chute. Ce qui l’a contraint à redéployer ou à se séparer d’une partie de son personnel. A terme, il envisage délocaliser purement et simplement ses locaux sur un autre site, car la situation actuelle ne lui semble plus être tenable à brève échéance.
Le choix de la survie

Face à l’urgence de la situation, d’autres entrepreneurs n’ont pas attendu d’être physiquement contraints par les événements avant de partir. A l’instar de ce restaurant qui a fermé boutique depuis quelques temps déjà. Il est vrai qu’avec la poussière occasionnée par le chantier, l’évidence se laissait deviner d’elle-même.
Pour ceux qui, en revanche, ont décidé de rester, le temps que les travaux s’achèvent, il faudra compter nécessairement avec une baisse de l’affluence. Car les rares clients qui s’aventurent encore dans la zone pour manger ou pour prendre un verre, le font désormais et quasi exclusivement en soirée ou très tard dans la nuit.
Une chose est certaine en revanche, qu’il s’agisse de ceux qui sont partis ou de ceux qui ont pris leur mal en patience, tous comprennent l’importance du chantier qui les oblige ainsi à faire un choix difficile. Et c’est probablement cela le plus important.

En rappel, c’est le 16 juillet 2019 que les travaux de réhabilitation de la voie ont été officiellement lancés par le président du Faso en personne. Ils doivent durer 35 mois pour un coût évalué à 30 milliards de FCFA, sur financement de l’agence japonaise de coopération (JICA).

Juvénal SOME
Kaceto.net