Ceci est un message du ministre de l’Agriculture et des aménagements hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo, à l’occasion de la deuxième édition de la Journée mondiale des légumineuses célébrée aujourd’hui 10 février 2020 à Réo, dans la province du Sanguié, région du Centre-ouest, sous le thème " Promotion des légumineuses dans un contexte d’insécurité et de changement climatique : défis et perspectives"

Les légumineuses regorgent de nombreuses potentialités et avantages permettant de faire face au triple problème de la gestion de la fertilité des sols, la réduction des effets néfastes du changement climatique et la problématique de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. En effet, les légumineuses disposent d’un ensemble de nutriments indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. Elles produisent également du fourrage de qualité pour l’alimentation du bétail.
Au plan de la gestion de la fertilité des sols, les légumineuses interviennent dans la rotation des cultures et jouent un rôle agronomique important par leur capacité à fixer l’azote atmosphérique. Elles contribuent à réduire le besoin d’engrais à base d’azote synthétique et donc les émissions de gaz à effet de serre.
La célébration d’une journée mondiale des légumineuses a été instituée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 20 décembre 2018 à l’initiative du Burkina Faso, suite au succès de la cérémonie de la clôture de l’année internationale des légumineuses tenue en 2017 sous le Très Haut Patronage de son Excellence Monsieur le Président du Faso, Roch Marc Christian KABORE et sous le parrainage de son épouse, Madame Sika KABORE.
Au Burkina Faso, les principales légumineuses produites sont le niébé, l’arachide, le soja et le voandzou ou le pois de terre. Elles sont cultivées par 69,2% des ménages agricoles ruraux et génère des revenus non négligeables pour les ménages constitués de 46,5% des femmes responsables de parcelles.
En sus de son rôle de plus en plus prépondérant dans la consommation alimentaire des ménages, l’exportation de ces produits agricoles procure au pays près de 4 milliards de FCFA par an.
Cependant, à l’instar des autres spéculations, des défis restent à être relevés pour une bonne promotion des légumineuses surtout dans ce contexte sécuritaire difficile. Environ 10% de la production nationale de légumineuses est réalisée dans des zones à situation sécuritaire difficile, laissant des manques à gagner.
C’est ainsi que la présente édition de la Journée Mondiale des Légumineuses est placée sous le thème « Promotion des légumineuses dans un contexte d’insécurité et de changement climatique : défis et perspectives ».
Cette journée vise particulièrement à identifier les défis auxquels fait face le développement des légumineuses au Burkina Faso et proposer des perspectives pour une meilleure promotion des légumineuses.
La productivité des légumineuses reste faible. Seules le voandzou et l’arachide ont atteint au moins 50% de leur rendement potentiel. L’amélioration de la productivité est donc le plus grand défi pour le développement des légumineuses car elle permettrait de générer une baisse des coûts unitaires de production et une hausse des revenus des producteurs.
En outre, la quasi-absence d’organisations professionnelles spécifiques à certains maillons de la chaîne de valeurs des filières de légumineuses limite la concertation entre les acteurs et réduit leur professionnalisme.
Par ailleurs, l’insuffisance de la normalisation de la conservation et du stockage des légumineuses ainsi que les attaques des nuisibles sont des entravent à la promotion des légumineuses.

Tenant compte de l’importance stratégique des légumineuses et de ces défis, notre pays déploie d’énormes efforts pour la promotion de ces filières en vue de l’atteinte de l’Objectif du développement durable visant l’éradication de la faim d’ici 2030. A titre d’exemple pour la campagne agricole 2020/2021, le Gouvernement et ses partenaires envisagent mettre à la disposition des producteurs 1 346 tonnes de semences certifiées de légumineuses soient 620 tonnes pour le niébé, 620 tonnes de soja et 206 tonnes pour l’arachide. En termes de production de légumineuses, il est attendu pour ladite campagne environ 725 000 tonnes de niébé, 21 300 tonnes de soja, 447 000 tonnes d’arachides et 89 200 tonnes de voandzou.
La situation présentée montre que nous avons déjà de bonnes perspectives pour la promotion des légumineuses dans notre pays. Je voudrais ainsi rendre hommage à tous les acteurs qui participent de façon notable à la promotion des légumineuses dans notre pays. C’est le lieu de reconnaître les mérites de l’épouse du Président du Faso, marraine de cette édition, pour son engagement personnel et permanent en faveur des couches les plus défavorisées de notre pays et pour l’autonomisation des femmes.
Ma reconnaissance va également à l’endroit de Sa majesté le Larlé Naba Tigré pour ses actions louables dans la promotion et le développement des légumineuses dans notre pays.
J’exhorte l’ensemble des acteurs des différents maillons des filières de légumineuses à redoubler d’ardeur pour accroître la contribution des légumineuses à l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso.
Je reste convaincu que la tenue de cette cérémonie permettra de donner un nouveau souffle aux acteurs des filières des légumineuses et de mobiliser les partenaires autour de la promotion de ces filières.
Au nom des plus hautes autorités du pays, je réitère mes vifs remerciements à la FAO et à la Confédération Mondiale des Légumineuses pour leur contribution à l’institutionnalisation de la Journée mondiale pour les légumineuses.
Vive les légumineuses !
Vive l’agriculture !
Je vous remercie.

SALIFOU OUEDRAOGO
Officier de l’Ordre de l’Etalon