Le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) a suivi avec intérêt le point hebdomadaire de presse du gouvernement du 06 février dernier. Le passage du Ministre de l’éducation nationale, le Pr Stanislas Ouaro a attiré notre attention quand à l’avenir de milliers d’enfants burkinabè.

En effet, il ressort des affirmations du ministre que ce sont au total dix (10) enseignants tués depuis le début des attaques terroristes. Nous nous inclinons respectueusement devant leur mémoire. La conséquence est que ce sont 2 369 établissements fermés à cause des menaces terroristes, à la date du 30 janvier 2020. Une situation qui a affecté 325 245 élèves et 10 048 enseignants. A cela, il y a 36 autres écoles qui ont fermées à Bani, à la date du 3 février, suite à l’attaque de Lamdamoal.

Ces chiffres nous interpellent à plus d’un titre. Nous devons œuvrer à la sécurité des acteurs de l’éducation où qu’ils soient, afin qu’ils puissent sereinement apprendre à nos enfants à « lier le bois au bois ». Il est indéniable que l’éducation est la clé du développement d’un pays et nos autorités doivent mener des assises pour analyser sérieusement le problème et y trouver des solutions adéquates. Cela, afin de permettre aux élèves, acteurs du développement de demain, de pouvoir reprendre les cours et que les enseignants puissent leur transmettre le savoir sans être inquiétés.

Ceci expliquant cela, le CDP réitère son invite au gouvernement et à l’ensemble des pays du Sahel à plus de coopération. Les gouvernements des pays du G5 Sahel doivent intensifier également la coopération avec les pays côtiers. Car, les groupes terroristes sont de plus en plus engagés dans la logique mafieuse et le trafique de drogue est la principale source de financement du terrorisme. En atteste la saisie record de cocaïne dans les eaux ivoiriennes. Nos Etats doivent travailler à assécher la source de financement de la nébuleuse afin que cessent les attaques de nos pays. Pour cela, privilégier le renseignement et les informations sera un atout pour nos pays.

Sur le plan national, le gouvernement en son conseil des ministres du mercredi 5 février a convoqué le corps électoral pour les élections couplées (présidentielle-législatives) à la date du 22 novembre 2020. Le CDP salut cette décision du gouvernement tout en émettant des doutes. En effet, le président de l’Assemblée Nationale avait effleuré l’idée d’un probable report des élections face à la situation sécuritaire du pays. Cette situation demeure et perdure et nous émettons le vœu que le courage et la bravoure de nos forces de défenses et de sécurité avec la collaboration des populations permettent d’endiguer et de vaincre l’hydre du terrorisme. Aussi, nous attirons déjà l’attention de l’opinion nationale et internationale pour que cette date ne soit pas un leurre du gouvernement pour un éventuel report dans les jours et mois à venir. Nous souhaitons que les élections se tiennent à la date établie afin que le peuple puisse donner ses voix à celui qui va véritablement sortir le pays de l’ornière.

Démocratie – Progrès – Justice

Ouagadougou, le 07 février 2020

Pour le CDP
Le Secrétariat à la Communication