Le collectif de la confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) a affirmé mardi, que le gouvernement burkinabè se plie aux injonctions du Fond monétaire international(FMI) et de la Banque mondiale plutôt que de soulager la misère des populations en renonçant à l’application de l’impôt unique sur le traitement des salaires (IUTS) sur les primes et indemnités des agents publics.

« L’opérationnalisation de la décision (élargissement de l’IUTS sur les primes et indemnités des travailleurs du public) a foulé au pied les principes élémentaires du dialogue social pire, cela a été une injure à l’endroit du mouvement syndical », a déclaré le secrétaire général(SG) de la CGT-B, Bassolma Bazié.

Pour lui, le gouvernement préfère se plier aux injonctions du FMI et de la Banque mondiale plutôt que de soulager la misère des populations en général et des travailleurs en particulier.

M. Bazié était mardi à Ouagadougou, devant les journalistes accompagnés de ses collaborateurs, en prélude à la prochaine marche-meeting le 7 pour la suppression de l’IUTS sur les primes et indemnités pour l’ensemble des travailleurs.

Il a dénoncé ce passage en force du gouvernement malgré les arguments « pertinents » développés par les travailleurs.

Le SG de la CGT-B a expliqué que cet élargissement de l’impôt aux salariés du public est contraire à la revendication des syndicats formulée au point 4 de la plateforme minimale du 1er mai de 2015 de l’Unité d’action syndicale qui exigeait la « suppression de l’impôt sur les IUTS sur les primes et indemnités servies aux travailleurs du privé et des établissements publics et parapublics de l’Etat »

Bassolma Bazié a expliqué que la « forte » mobilisation des travailleurs à l’assemblée générale de sa structure du 26 février dernier témoigne la colère et l’indignation de l’ensemble des travailleurs avec l’effectivité de l’imposition de l’IUTS sur les primes et indemnités des agents publics.

De son avis, la plateforme revendicative des syndicats au-delà de l’IUTS s’articule autour de cinq points que sont, l’arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales, l’arrêt du pillage des ressources nationales, la garantie du droit des populations et le respect et la mise en œuvre des différents engagements pris par le gouvernement.

Le porte-parole des organisations syndicales a déploré entre autres les restes à recouvrer que les entreprises doivent à la direction générale des impôts qui s’élèvent à plus de 400 milliards de CFA, aux 600 milliards de FCFA de détournement soulevés par les parlementaires sur le foncier et dans le secteur minier en 2016, aux évasions et aux exonérations fiscales injustes opérées au niveau des sociétés minières qui ne paient pas d’impôt à la hauteur de leur productions.

M. Bazié a signalé également les prêts indûment contractés par les anciens ministres, députés et présidents d’institutions qui se chiffrent à plus de 20 milliards de FCFA et la fraude sur la taxe sur la valeur ajoutée(TVA) qui avoisine des centaines de milliards de FCFA par an.

Agence d’information du Burkina