Le président de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) s’exprime sur la manière dont le gouvernement conduit la la lutte contre la pandémie du COVID-19.

Notre cher pays s’est toujours distingué des autres pays grâce à sa spécificité. En effet, à chaque fois qu’il fait face à des difficultés, ses filles et fils ont toujours su taire temporairement leurs divergences afin de se donner la main pour surmonter les défis.
C’est pourquoi, je voudrais spécialement saluer le bon sens, la sagesse, la responsabilité et l’esprit civique des travailleurs Burkinabè qui ont décidé de surseoir à leurs marches hautement justifiées, dans le but d’éviter que ces rassemblement servent de cadre propices à la propagation du Coronavirus.

Suite à l’annonce des premiers cas détectés au Burkina Faso, le personnel du corps médical ainsi que les Forces de Défense et de Sécurité sont à pieds d’œuvre, très souvent sans un matériel adéquat pour se protéger eux-mêmes, dans le but d’empêcher que le virus ne se répande. Au nom de l’ADF-RDA et au mien propre, je voudrais ici traduire toute ma reconnaissance à ces frères et sœurs grâce auxquels nous pouvons continuer jusqu’à présent à vaquer à nos occupations.

Malheureusement, pendant que les Burkinabè subissent les effets d’une double guerres, terroriste et sanitaire, avec la peur de lendemains incertains, comme à son habitude, le pouvoir actuel semble manquer de stratégie claire face à une question qui n’est plus sectorielle mais nationale. Des mesures urgentes comme la subvention ou la distribution des produits et matériels pouvant aider à limiter l’expansion du virus, se font toujours attendre. L’insuffisance de plateaux de soins appropriés pouvant accueillir les personnes atteintes révèle encore une fois la médiocrité de notre système de santé dans un pays où pourtant, des centaines de milliards de nos Francs sont clandestinement transportés sous forme de charbon fin vers d’autres cieux. Le laxisme et la tergiversation de nos gouvernants qui hésitent jusqu’à présent à prendre cette décision courageuse d’interdire tous les vols provenant des pays où le virus continue de se répandre au quotidien occasionnant de nombreux morts, nous renseigne sur la légèreté avec laquelle le pouvoir en place gère cette situation.

En ces moments exceptionnellement difficiles pour nos populations, je voudrais appeler le gouvernement à (1) renoncer à l’extension de l’IUTS aux indemnités et primes et (2) à travailler à réunir l’ensemble des forces vives de la nation face à ces grands défis du moment. Face au désastre économique consécutif à l’épidémie du Coronavirus, j’invite le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires afin de limiter son impact potentiel sur nos différents secteurs d’activités et sur le panier de la ménagère déjà en souffrance.

Devrais-je encore noter qu’en une telle situation de crise, il s’impose de fait la création et mise en place d’un comité officiel de gestion de la crise, réunissant des experts scientifiques, militaires, politiques et de tout domaine d’activité pouvant contribuer à circonscrire et éradiquer cette pandémie de tous les foyers et sur l’étendue nationale. Avec l’appui de bénévoles de circonstance si nécessaire, il se chargera de la distribution gratuite des kits de protection, veillera au respect strict des consignes de sécurité par les populations et aidera à la prise en charge des personnes déjà en situation clinique.

Chers compatriotes, comme nous l’avons toujours fait durant les moments difficiles, agissons de manière responsable et avec sérénité. Ne cédons pas à la panique mais prenons la menace dans tout son sérieux en suivant les consignes de santé. Notre peuple qui a toujours montré une grande résilience, saura surmonter à nouveau cette épreuve pour continuer sa marche vers un futur radieux.

ADF-RDA : Paix-Liberté-Justice

Ouagadougou, le 17 mars 2020.

Me Gilbert Noël OUEDRAOGO,
Président de l’ADF-RDA,
Grand Officier de l’Ordre de l’Étalon.