Selon Zassi Goro, la crise du COVID-19 qui nous frappe depuis des mois est loin d’être une première ; au contraire, elle correspond à un cycle dans l’histoire de l’humanité. Pour lui, dans le passé, "les peuples qui se sont contentés du confinement, de la fuite et de la démission, sans développer les stratégies actives de survie, ont purement et simplement disparu de l’histoire sans aucune possibilité de renaissance".

Quand on regarde le passé de notre antre de vie, la terre, des âges géologiques à la période historique, en passant par la préhistoire, on voit que l’allure apocalyptique du monde est revenue cycliquement ! Par milliards et milliers d’années pour les âges préhistoriques, et chaque mille ans, ou un peu plus, pour la période historique !
Dans la période historique, elle est généralement manifestée par des catastrophes naturelles ou socio-historiques qui produisent, dans une civilisation et à une époque données, l’impression d’une fin du monde ! En Asie, en Afrique, en Amérique et en Europe, l’étude des grandes civilisations révèle ces tournants traumatisants du devenir. On se souvient de ces horizons apocalyptiques qu’a connus le premier millénaire post christique en Europe. Une Europe marquée, en ces temps-là, par la peste dévoratrice de la vie, les famines exterminatrices de communautés humaines, les guerres meurtrières issues des rivalités féodales, et plus tard, religieuses ! Si l’on minimise les calamités des deux guerres mondiales que le vingtième siècle a connues, on peut alors dire que c’est la première fois, dans les âges historiques, que le phénomène ait une dimension mondiale à travers cette crise de coronavirus !
Ce qu’il faut également retenir de ce regard sur notre passé, est que ces tournants ont toujours été, pour les peuples qui les ont traversés, les points de départ de nouveaux cycles du monde, de découvertes de nouveaux mondes, ou d’impulsions de nouvelles inventions salvatrices comme à la renaissance européenne.
Mais l’espoir d’un monde nouveau qui sort des cataclysmes historiques n’est pas permis aux peuples résignés et fatalistes face à l’allure catastrophique des phénomènes naturels ou des événements historiques ! Les peuples qui se sont contentés du confinement, de la fuite et de la démission, sans développer les stratégies actives de survie, ont purement et simplement disparu de l’histoire sans aucune possibilité de renaissance ; pour eux, les sentiments de fin de monde ont abouti à de réelles fins du monde. On peut se souvenir, ici, des prospères cités de Pompéi, d’Herculanum, d’Oplontis et de Stabies qui ont purement et simplement disparu, elles et toutes leurs richesses, elles et toutes leurs puissances, sous les cendres chaudes de l’éruption du Vésuve à l’automne 79 après Jésus Christ ! Les fouilles de l’archéologie contemporaine ont ainsi mis à jours des nobles confinés avec leurs cortèges de domestiques et de soldats, que la boue chaude des enfers du Vésuve a englouti sans résistance !

En bilan, il faut dire que l’histoire suit, à peu près, les mêmes allures que l’évolution naturelles qui se produit, comme Charles Darwin l’a établi en son temps, selon le cynique principe de la loi du plus apte. Dans la nature comme dans l’histoire, ce n’est ni les plus intelligents, ni les plus forts qui survivent dans les situations de catastrophes ; mais ce sont les plus aptes à s’adapter aux nouveaux contestes et aux changements ! Ce sont, non les résignés, mais ceux qui sont capables d’initiatives, d’innovations, de résilience ! Pour survivre, il faut vivre ; et pour vivre dans le chaos, et pour sortir du chaos avec l’ordre nouveau, il faut agir, réagir, réfléchir et non fléchir ! Courage à toute l’humanité dans ce combat décisif pour l’avenir de notre civilisation et contre Coronavirus. Au-delà de nos réflexes de protection urgente, nous avons à inventer de nouvelles stratégies de vie, de production, de consommation, de récréation. Notre humanité doit sortir de cette crise, plus forte, plus unie, plus spirituelle, plus consciente des exigences de sa survie dans l’univers de Dieu qui nous englobe.

Zassi Goro, Professeur de Lettres et de philosophie
Kaceto.net