Daté du 24 mars, le rapport du Quai d’Orsay intitulé “l’effet pangolin, la tempête qui vient en Afrique” a suscité des tollés dans certains palais présidentiels du continent. Au Congo, le ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Congolais de l’Extérieur, a fait part de son “étonnement” à l’ambassadeur de France à Brazzaville.

Le ministère congolais considère , dans une correspondance du 3 avril que dans le contexte du Covid-19, “l’heure devrait plutôt être à des expressions de solidarité afin de lutter contre des pandémies”.

Le rapport qui suscite l’agacement des dirigeants africains tombe alors que Paris est engagée dans une contre-offensive générale de soutien aux pays africains dans le cadre, justement, de la riposte contre le covid-19. Dans ce contexte, Emanuel Macron s’est entretenu, vendredi 3 avril, avec les présidents Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Abiy Ahmed (Ethiopie), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Paul Kagamé (Rwanda), Macky Sall (Sénégal), Félix Tshisekedi (République démocratique du Congo), Abdel Fattah al-Sissi (Egypte), Uhuru Kenyatta (Kenya), Emmerson Mnangagwa (Zimbabwe) et Moussa Faki, président de la Commission de l’Union africaine.

Obligée d’annuler sine-die le sommet France-Afrique prévu de longue date (4-6 juin 2020) à Bordeaux et soucieuse de ne pas abandonner le terrain face à l’offensive chinoise (à coup de masques, de respirateurs et d’assistance médicale), Paris chercherait à resserrer les liens avec ses partenaires africains dans le cadre d’une rencontre recentrée sur la réponse sanitaire et la relance économique. Avec 7 500 cas et 250 décès, l’Afrique est relativement épargnée par la pandémie covid-19, cela bien que l’OMS et l’ONU disent y craindre des millions de morts en raison de la faible capacité sanitaire. L’Afrique ne compterait qu’un peu plus de 7 000 lits avec respirateurs selon le tout dernier rapport du cabinet Finactu.

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