Dans la lutte contre le coronavirus, l’on retrouve parmi les mesures préconisées au niveau mondial, celle de la « distanciation sociale ». Mais dans les faits, de nombreux Burkinabè ont du mal à s’y conformer.

Par une matinée ensoleillée, un attroupement de personnes attire les regards des passants et des curieux. Nous sommes à Ouagadougou, plus précisément sur l’avenue des Tansoba en réfection, communément appelée "la Circulaire".
L’objet du regroupement en question, c’est le déjeuner servi dans une gargote en plein air. Assis sur des bancs, en rang d’oignon, les clients se serrent les uns contre les autres, chacun tenant son plat de riz ou de haricot entre les mains.
Moins chers, malgré des mesures d’hygiène souvent très précaires, les repas de rue et des gargotes constitue l’un des principaux moyens par lesquels une grande partie de la population en zone urbaine, s’alimente régulièrement.

Des habitudes difficiles à faire évoluer

Autre lieu même ambiance. Non loin de là, l’on aperçoit un cabaret situé à l’angle d’une rue étroite. La gérante, une vieille dame, vend du dolo, de la bière de mil traditionnelle, à une clientèle qui devise joyeusement. Les éclats de rire fusent.
Quid alors des forces de l’ordre chargées de faire respecter la mesure de couvre-feu et de la distanciation sociale ? Elles ont manifestement beaucoup de mal à faire correctement leur travail. Ici ou là, l’on signale ainsi des descentes musclées à l’intérieur des débits de boisson restés ouverts, en dépit de la consigne de fermeture décidée par les autorités.
Et parfois, lorsqu’effectivement les policiers débarquent à l’improviste, c’est la débandade générale chez les indisciplinés. Ces derniers n’ayant d’autre choix alors que de prendre la poudre d’escampette.
Alors, nous confie une source, de temps en autre, lorsque nous sommes réunis pour boire la bière, nous guettons et surveillons de temps à autre les alentours. Pour éventuellement sonner l’alerte en cas de besoin.
Mais pour Sanou, juriste, tout cela n’est pas normal. Lui, prône au contraire, la dénonciation de ces rassemblements clandestins. Ainsi que leur traque sans merci.

Juvénal Somé
Kaceto.net