’’Ramadan est ce mois dont le début est miséricorde, le milieu est pardon et la fin est affranchissement’’.

Le mois du Ramadan est "une belle occasion » pour le jeûneur, d’obtenir d’Allah, l’effacement de ses péchés et de renoncer définitivement, à l’adultère, à la fornication, à l’alcoolisme, au tabagisme et autres vices, a rappelé Imam Inoussa Compaoré dans une déclaration parvenue dimanche à l’AIB.

Voici son propos intégral

Ramadan, ce nouveau départ ?

Louanges à Allah comme il sied à la majesté de Sa face ainsi qu’à la grandeur de Son trône. Louanges infinies à Lui pour Ses innombrables bienfaits. Que Sa paix et Ses bénédictions se déversent abondamment sur Son noble Prophète Mouhammad ainsi que sur ceux qui le suivent.

La perfection est-elle humaine ? Elle est de l’ordre divin. Nul humain n’est parfait. L’homme, depuis toujours et selon sa nature, a commis les péchés. Blaise Pascal ne disait-il pas que « l’homme est ange et bête » ? Mais une chose est de tomber et une autre est de ne pas demeurer à terre. Le Ramadan est cette opportunité, cette école d’éducation qui nous permet de nous relever et de demeurer débout.

Ramadan est ce mois dont le début est miséricorde, le milieu est pardon et la fin est affranchissement. Quelle belle occasion pour tous de bénéficier de la miséricorde d’Allah sur nos vies, d’avoir nos péchés pardonnés et d’être définitivement agréés par Lui. Commettre, certes le péché ne saurait plaire à Allah mais il Lui est, nul doute, plaisant quand le pécheur Lui revienne repentant et cela, quelle que soit la nature du péché. Allah nous réjouit dans ce sens quand Il
dit : « Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah. Car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c’est Lui Le Pardonneur, Le Très Miséricordieux » (S 39, V53). Et le prophète d’ajouter que « Celui qui se repent d’un péché, c’est comme s’il ne l’avait pas commis ».

Pour bénéficier de cette grâce du Pardonneur, cela requiert un certain nombre de conditions. D’abord, il importe de regretter les péchés commis. Cela passe par la prise de conscience d’avoir enfreint aux normes de son Créateur et d’en éprouver une gêne profonde. Comment le musulman conscient peut ne pas être dans un tel état quand il pense à la grandeur de Celui qu’il a offensé ou à ses innombrables bienfaits à son égard ou encore à ce qu’Il aspire auprès de Lui dans le Paradis ?

Ensuite, le musulman doit prendre l’engagement de ne plus revenir sur de tels actes. Et c’est à ce niveau que le Ramadan nous donne l’occasion d’un renoncement définitif aux péchés. Le jeûne avec ses privations nous éduque à nous abstenir, également, de commettre les péchés. Le fumeur, qui peinait à se libérer, pourra trouver l’opportunité, à partir de sa privation au cours des journées, à se départir progressivement de la cigarette. Il en est de même pour celui qui consomme l’alcool. Le constat est que durant le Ramadan, la consommation de l’alcool prend un coup considérable. C’est le lieu de continuer dans cette dynamique spirituelle et de se dire que le délaissement en un mois n’a rien diminué en moi sinon que cela m’aurait rapproché de mon Seigneur.

Par le renoncement à l’eau et à la nourriture, qui, en principe, me sont licites en dehors du Ramadan pendant la journée, j’apprends, du même coup, à m’abstenir de ce qui est clairement illicite. C’est plus que jamais, l’occasion de s’éloigner, le plus possible, de la fornication et de l’adultère à travers l’infidélité. Celui qui veut savoir que son Ramadan est agréé, qu’il prête attention à ses actes après Ramadan. Il n’aura été un éducateur pour nous que parce que nous mettons ses enseignements en application après lui. Ramadan un cadre de formation pour notre réforme profonde.

NB : "La foi musulmane est une foi active qui impose un devoir de présence ».

Dr Inoussa COMPAORE

Imam à l’AEEMB et au CERFI