C’est une évaluation annuelle qui concerne les organisations de la société civile en Afrique et vise à travers le regard d’un panel d’experts, à déterminer l’indice de pérennisation des OSC. Après l’évaluation de 2018 qui a été réalisée en 2019, conformément à la méthode de travail arrêtée par les responsables et partenaires, celle de 2019 se tient en 2020, mais dans un contexte particulier, marqué notamment par la pandémie du covid-19. Les évaluateurs nationaux sont à pied d’œuvre, pour dresser leur rapport final, comme Kaceto.net a pu le constater.

C’est le juriste et politologue burkinabè, Siaka Coulibaly, qui coordonne les travaux du panel d’experts pour la détermination de l’indice de pérennisation des Organisation de la société civile (OSC), édition 2019 pour le compte du Burkina Faso. L’Homme est bien connu des milieux associatifs et des médias, dans lesquels il intervient régulièrement pour commenter l’actualité.
Il note que « pour la première fois, en ce qui concerne le Burkina Faso, le panel se tiendra en ligne » afin de se conformer à la recommandation des partenaires de l’étude, dont FHI 360. Mais il s’agit aussi et surtout, note-t-il, de « tenir compte du contexte lié à la maladie du Covid 19. »

Rigueur et objectivité

Pour établir leur évaluation, les experts disposent d’un canevas à partir duquel ils font des observations et portent des notes qui sont ensuite compilées, pour établir une moyenne, en vue de la détermination de la note finale sur chaque indice.
Sont ainsi évalués, outre le cadre juridique, la capacité organisationnelle, la viabilité financière, le plaidoyer, la prestation de services, l’infrastructure sectorielle, et enfin l’image publique. Autant d’enjeux autour desquels, les OSC sont passées au crible, sans concession, mais avec le souci de l’objectivité.
Les notes affectées se situent sur une échelle de 1 à 7. Plus la note tend vers l’indice le plus élevé, c’est-à-dire 7, et moins elle est bonne.
Globalement l’évaluation de 2018 a fait ressortir de nombreuses et graves insuffisances dans la gestion des OSC au Burkina Faso, ainsi que l’attestent les données fournies par le coordonnateur de l’étude. Notamment, en matière de structuration et de management interne, mais aussi du point de vue même de la perception de l’opinion. Celle-ci reste assez mauvaise, si l’on en juge par le regard porté par le groupe d’experts.
Cela prouve une chose : le foisonnement de mouvements associatifs et la forte atomisation de l’espace public au Burkina Faso, gagnerait à avancer en professionnalisme et en rigueur. C’est en tout cas le constat que vont faire les évaluateurs dans les jours à venir. Pour savoir s’il y a eu une amélioration depuis le dernier rapport de 2018.
Selon des sources non officielles, il y a avait en 2013, au Burkina Faso, plus de 180 000 associations qui exercent de manière plus ou moins légale en fonction de leurs intérêts. Les autorités ont bien essayé d’assainir le milieu, mais depuis le vent insurrectionnel qui a soufflé sur le pays en octobre 2014, il faut admettre que cette régulation se fait à dose homéopathique.

Juvénal Somé
Kaceto.net