Des détonations, des tirs et un incendie : les habitants de Faramana, dans l’ouest burkinabè, ont été troublés dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 mai, le poste de gendarmerie et de police attaqués par les groupes armés terroristes.

Il est environ 22H30 quand un groupe armé ouvre le feu sur la brigade de Faramana, située à quelque 5 km de la frontière malienne.

Deux gendarmes dont le chef de brigade sont tués au cours de cette double attaque qui a également occasionné d’importants dégâts matériels, principalement au poste de police.

Trois jours après ces événements tragiques, première du genre à Faramana, la vie reprend son cours normal dans cette commune où les commerces ont rouverts.

Au poste de douanes, plusieurs camions sont stationnés pour les formalités d’usage tandis que d’autres s’ébranlent vers le Mali voisin.

Les vendeuses à la sauvette, ont repris leurs activités, poursuivant les véhicules de transport avec des bidons d’eau, du pain ou des gâteaux et autres amuse-gueules.

Pourtant, selon des habitants, Faramana avait l’allure d’une ville fantôme au lendemain de l’attaque. La tristesse avait jalonné la journée du lundi 25 mai, lendemain de la fête de ramadan, au cours de laquelle les musulmans partagent habituellement des repas.

Ce jour-là, les corps sans vie des deux gendarmes ont été transférés à Bobo-Dioulasso où ils seront inhumés.

Au constat, des gendarmes sont présents autour des lieux des attaques mais on ne note pas de déploiement particulier de forces de sécurité ailleurs dans la ville.

A la brigade territoriale de la gendarmerie de Faramana, portant toujours les stigmates de l’attaque, les éléments placés derrière des barricades ou sous des arbres, sont sur le qui-vive, armes au poing.

Dans l’enceinte de la brigade, quatre motos et un véhicule calcinés, témoignent de la violence des combats.

Au poste de police, situé à une centaine de mètres de la gendarmerie, les dégâts sont plus importants : trois motos calcinés et un bâtiment incendié.

Faramana étant sous couvre-feu à partir de 21h, en raison des mesures prises contre la maladie à coronavirus, aucun habitant n’a pu témoigner des évènements.

Cependant, selon des indiscrétions le commandant de la gendarmerie Armand Aboubacar Ouédraogo était chez lui lorsqu’ il a entendu des coups de feu provenant de sa brigade.

Il a alors alerté un de ses éléments qui était lui aussi à la maison.

Alors, alors qu’il volait au secours de ses hommes, en compagnie d’un autre élément appelé à la rescousse, ils tomberont tous les deux les armes à la main.

Décrit comme un homme simple et courtois, le commandant de la brigade de Faramana devait être admis à la retraite dans quelques mois.

AIB