La lutte contre le terrorisme et les élections du 22 novembre prochain étaient les deux sujets sur lesquels le Balai citoyen s’est prononcé le 11 juin 2020 lors d’une conférence de presse. Pour les responsables de cette organisation de la société civile, il est impérieux de respecter le calendrier électorale afin d’éviter de rajouter une crise institutionnelle à la situation déjà difficile que traverse le pays.

C’est Eric Ismaël Kinda, porte-parole du balai citoyen, qui a animé la première conférence de presse 2020, au nom de son mouvement. L’occasion pour lui et pour ses camarades, de revenir sur l’insécurité qui perdure dans une partie du territoire sur fond de terrorisme et la question du processus électoral en cours.
Concernant le premier point, le Balai citoyen n’est pas du tout en phase avec la gestion de la crise sécuritaire par les autorités. Pour lui, la réponse du régime du président Kaboré est en « en deçà des attentes », en dépit de l’augmentation conséquente du budget alloué à la défense et à la sécurité. Et le mouvement citoyen de se poser de nombreuses questions sur les raisons de cette défaillance qui se traduit selon lui, par la recrudescence des attaques armées et par une occupation continue de plusieurs pans du territoire national par des groupes armés. Sans oublier les bavures orchestrées par certains éléments des forces de défense et de sécurité et par les volontaires qui ont été recrutés pour aider les FDS sur le terrain.
Si pour les responsables du Balai citoyen, il ne s’agit pas de remettre en cause la pertinence des actions de ces volontaires, en revanche, ils estiment qu’il y a beaucoup à revoir. En particulier, sur la durée de leur formation (14 jours) qu’ils jugent trop brève pour être à la hauteur de la tâche, sur le plan opérationnel, mais également concernant le respect des droits humains.

Souveraineté populaire et bonne gouvernance

Allant dans le sens d’une meilleure gestion des affaires de l’état, le Balai citoyen s’est félicité de la récente interpellation suivie de la mise sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), de l’ancien ministre de la défense, Jean-Claude Bouda. Ce qui confirme bel et bien, selon sa vision, un déficit sérieux dans la gouvernance actuelle. Tout comme il n’a pas manqué de souligner que d’autres « dossiers sales » tels que celui dit du charbon fin ou encore le scandale de l’achat des véhicules par la mairie de Ouagadougou sont aussi en attente de clarification. A cet effet, ils estiment que l’opinion a besoin d’en connaître les tenants et les aboutissants.
Enfin au sujet des prochaines élections de novembre 2020, le Balai citoyen affirme son attachement ferme au principe du respect du calendrier électoral. Cela, pour ne pas faire courir un risque supplémentaire au pays, en cas de débordement sur les délais constitutionnels, au terme du mandat de l’actuel chef de l’Etat. Mais également, pour ne pas jouer le jeu des terroristes et leur donner raison.
Contrairement à d’autres acteurs qui se sont exprimés sur la question, la structure de veille citoyenne ne voit aucune similitude entre 2015 et 2020 qui justifierait, dit-elle, la mise en place d’une nouvelle Transition dans le contexte actuel. Elle se dit en outre opposée à une confiscation d’un éventuel débat sur cette question des élections par les seuls acteurs politiques. Si débat il doit y avoir, alors celui-ci doit être ouvert à toutes les forces vives du pays, sans exception.

Juvénal Somé
Kaceto.net