Donald Trump a à nouveau menacé de sanctions les responsables de la CPI, qui enquêtent sur des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, impliquant les USA en Afghanistan. Pour Washington DC, l’institution est à la solde de « puissances étrangères ».

Le torchon brûle toujours entre les Etats-Unis et la Cour pénale internationale (CPI). Jeudi 11 juin, le président Donald Trump a encore une fois haussé le ton contre l’institution basée à La Haye, avec laquelle il entretenait déjà une relation tumultueuse depuis son élection en 2016.

Au cœur des tensions entre les deux parties, l’épineux dossier de l’implication des Etats-Unis dans le conflit en Afghanistan. En 2016, un rapport de la CPI a indiqué qu’il existe des raisons valables de croire que l’armée américaine a commis des actes de torture dans des lieux de détention secrets en Afghanistan, gérés par la CIA. En mars 2020, l’institution a validé l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Afghanistan, déclenchant l’ire du pays de l’Oncle Sam qui y mène sa plus longue guerre contre le terrorisme depuis 2001.

« Le président a autorisé des sanctions économiques contre des responsables de la Cour pénale internationale qui prendraient part directement à tout effort pour enquêter sur des militaires américains, ou pour les inculper sans le consentement des Etats-Unis », a indiqué la Maison Blanche dans un nouveau communiqué. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés pendant que nos gars sont menacés par un tribunal bidon, et nous ne le ferons pas », a ensuite déclaré le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo.

Quelques mois plus tôt, Donald Trump avait émis des mesures de restrictions de visa contre Fatou Bensouda (photo), la procureure en chef de la CPI, alors qu’elle devait se rendre aux Etats-Unis pour enquêter sur le dossier. Jeudi 11 juin, le chef d’Etat a élargi ces mesures à d’autres responsables de l’institution et leurs familles. Washington accuse notamment la Cour d’être à la solde de puissances comme la Russie qui ne cherchent qu’à « servir leurs propres intérêts ».

« Les Etats-Unis continueront à avoir recours à tous les moyens nécessaires pour protéger leurs citoyens et nos alliés contre des inculpations injustes », a averti la Maison Blanche.

Il faut rappeler que les Etats-Unis se sont toujours mis à l’écart de la CPI depuis sa création. L’ayant signé en 2000, Washington n’a jamais ratifié le Statut de Rome (acte de naissance de la CPI) jusqu’au retrait de sa signature en 2002 sous l’impulsion du président George W. Bush.

Agence ECOFIN