Quels acteurs et univers sémantiques ont structuré les communiqués de presse de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ses cinq dernières années (2016-2020) ? C’est à cette question que j’ai essayé de répondre, à l’approchant, en analysant rapidement les titres desdits communiqués.

La cartographie obtenue sous Gephi des relations des principales références des titres analysés (voir graphe ci-après) laisse apparaître des communautés structurantes
de sens :
D’abord, deux acteurs importants : l’Assemblée mondiale de la Santé (cluster « violet » sur le graphe) et le Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (RSI : cluster « orange » sur le graphe).
  L’Assemblée mondiale de la Santé est l’organe suprême de l’OMS. Elle se réunit généralement à Genève (Suisse) en mai chaque année. Des délégations de ses Etats membres y assistent. Sa principale fonction est de définir la politique de l’Organisation. Elle nomme le Directeur général, contrôle sa politique financière, examine et approuve le budget programme.
  Le Règlement sanitaire international (RSI) est un accord signé par 196 pays, parmi lesquels des Etats membres de l’OMS, qui s’engagent à collaborer au profit de la sécurité sanitaire mondiale. Quand advient un événement qui constitue, à titre préliminaire, une « urgence de santé publique de portée internationale », le Directeur général de l’OMS sollicite les vues du Comité d’urgence du RSI concernant les recommandations appropriées. S’il n’y a pas d’entente avec l’Etat Partie intéressé sur la question de savoir s’il existe une urgence de santé publique internationale, le Directeur sollicite l’avis du Comité d’urgence sur ce point. Le graphe montre par exemple que ce Comité a été sollicité sur la maladie à virus Ebola et sur celle à virus Zika.
Ensuite, nous pouvons distinguer la saillance de la référence « Alerte produit médical » (« Medical product alert » en anglais : cluster « rose »). En effet, l’OMS dispose d’un système mondial de surveillance et de suivi des produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés. Grâce à ce système, l’OMS publie régulièrement des « alertes produit médical » sur son site Web. Ces publications concernent exclusivement des événements ayant entraîné ou étant fortement susceptibles d’entraîner une menace grave et imprévue pour la santé publique.
Enfin, les titres des communiqués de l’OMS sur ces cinq dernières années mettent clairement en évidence un certain nombre de crises sanitaires plus ou moins majeures :
  Déjà évoquée la crise de la maladie à virus Ebola, notamment en République Démocratique du Congo (l’OMS s’engeant résolument sur le vaccin anti-Ebola) et d’autres maladies (sexuellement) transmissibles ou non transmissibles (cluster « bleu ») ;
  La lutte actuelle contre la sévère pandémie de la Covid-19 et l’enjeu de l’éradication de la dracunculose causée par le ver de Guinée (cluster « vert ») ;
  Et bien d’autres crises de moindre échos médiatiques telles celles récurrentes du paludisme, de la tuberculose ou du choléra (dont Yémen 2016-2019).

Ousmane SAWADOGO, Consultant Text Mining, Text Analytics, Analyse sémantique – Kaceto.net