Après les partis politiques, des Organisations de la société civile interpellent les autorités politiques et judiciaires sur l’état de santé de notre confrère Adama Ouédraogo dit Damiss et leur demandent de lui accorder une liberté provisoire afin qu’il puisse se soigner

Depuis un certain temps, l’opinion publique nationale et internationale est alertée de la détérioration continue de la santé de Ouédraogo Adama dit Damiss, directeur de publication du mensuel « Le Dossier », incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou, dans le cadre du putsch de 2015. Effectivement, de ce que nous avons pu constater et entendre, l’état de santé du journaliste d’investigation est sérieusement critique et si rien n’est pas fait pour lui permettre de se soigner convenablement, le pire risque de se produire. En effet, en plus de l’asthme chronique aigu dont il souffre s’est greffé d’autres pathologies. Tous conviennent, en effet, que la maladie de l’asthme est incompatible avec l’univers carcéral et que de ce fait, le journaliste Adama Ouédraogo dit Damiss était dangereusement exposé.

Certes, de façon générale, nos prisons sont des foyers privilégiés d’infection. Car, la surpopulation, le confinement prolongé dans un espace restreint, peu éclairé et parfois humide contribuent à propager des maladies. Mais, la singularité de la situation du journaliste d’investigation tient du fait que son état de santé est non seulement devenu critique mais ses maux nécessitent des soins dans des conditions idoines.
C’est pourquoi, il a soumis à la procureure militaire, par deux fois, une demande de liberté provisoire soutenue par des documents médicaux justificatifs et des garanties solides. Lesquelles demandes sont, jusque-là, restées vaines. Cet accès restreint à des soins médicaux convenables favorise la détérioration continue de la santé de Damiss qui, si rien n’est fait, s’achemine vers une mort certaine.

Le droit à la santé est un droit de l’homme fondamental, indispensable pour la réalisation de nombreux autres droits et devoirs. Il concerne non seulement le droit de bénéficier de soins médicaux appropriés et en temps utiles, mais également dans des conditions acceptables. C’est justement ce droit primordial, élémentaire et absolu qui est cruellement refusé au prisonnier journaliste d’investigation. La prison ne saurait être un facteur limitant ce droit aux personnes qui veulent en jouir. C’est parce qu’on vit qu’on est prisonnier et qu’on peut s’acquitter de sa peine même si celle-ci est discutable. L’univers carcéral ne saurait être un mouroir pour d’autres Burkinabè. Nous devons humaniser nos prisons en permettant aux prisonniers malades d’accéder aux soins médicaux appropriées pour peu qu’ils en font la demande.

C’est pourquoi, nous organisations de la societé civile signataires de la présente :

demandons aux autorités judiciaires d’accorder la liberté provisoire pour Adama Ouédraogo dit Damiss afin qu’il puisse se soigner convenablement ;
 exigeons du gouvernement un traitement humain des prisonniers en général et à Damiss en particulier

 exigeons du pouvoir en place d’accélérer le processus de réconciliation et d’accorder la grâce à tous les prisonniers politiques afin qu’ils puissent participer à la construction de notre pays

Ouagadougou le,23 juillet 2020

Ont signé :

La Coordination Nationale des OSC pour la Patrie (COP), Pascal Zaida du CED,
Le Collectif pour un Peuple Uni ( CPPU) : Azise Ben Abdala Ouatara

Association des Jeunes Engagés du Kadiogo (JEK) : Mady Ouedraogo dit Mady de Gounghin,
 Mouvement pour le Retour des Exilés : Papus Traoré

 Association des Jeunes Unis pour la Paix et la Solidarité (AJUPAS) Djibril Kaboré

 Association Agir maintenant pour les Jeunes (AMJ) Souleymane Souleymane

 Association des Jeunes Générations (JG) Souleymane Ouedraogo dit le Saoudien