Débuté depuis le jeudi 23 juillet 2020 , à Ouagadougou, l’atelier de formation des agents du ministère de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur (MIABE) sur la migration et la gestion des frontières a pris fin le 24 juillet 2020. Les agents sont à présent outillés sur la gestion intégrée des frontières ainsi que sur la libre circulation des personnes et des biens.

Durant deux jours de formation, les participants, essentiellement les cadres du MIABE ont eu des échanges à travers des discussions de groupes et en plénière sur la gestion de l’immigration et des frontières. Chaque participant , selon son poste de travail , a témoigné et a apporté sa contribution aux préoccupations liées à l’immigration.
Selon Roland W.Sawadogo, un des participants à l’atelier, la session de formation leur a permis d’avoir des précisions sur l’état des lieux de la coopération transfrontalière au Burkina Faso et dans d’autres pays. Aussi, ils ont pris connaissance des actions menées par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM ). "Vu le contexte actuel de l’insécurité, cet atelier de formation nous a permis également de bien cerner les enjeux et les implications de cette Coopération transfrontalière", a-t-il confié.
Parlant de la gestion intégrée des frontières, un des animateurs de l’atelier, Idrissa Adama Tamboura par ailleurs membre de l’IOM, explique que cette notion renvoie à la coordination et à la coopération nationale et internationale entre les différentes autorités ou agences concernées par les questions de frontières dans le but d’améliorer et faciliter les services aux frontières.

Pour cela, il existe trois piliers de la gestion intégrée des frontières que sont la coopération intra-service, la coopération inter-agences, et la coopération transfrontalière. La Coopération inter-agence et celle internationale sont des thématiques prioritaires pour l’OIM et les Division de la gestion de l’immigration et des frontières (IBM).
La gestion intégrée des frontières implique plusieurs acteurs dont les quatre principaux groupes d’acteurs intervenants qui sont les départements sectoriels ou services techniques concernés, les autorités administratives, les populations et les organisations internationales.
Pour le conférencier, les conventions et accords constituent un important levier de mise en œuvre de la Coopération transfrontalière.
En ce qui concerne les enjeux et défis liés à la gestion intégrée des frontières, il s’agit notamment des questions sécuritaires, la lutte contre les trafics, la migration, la monnaie et l’économie, l’environnement, l’Intégration régionale et la culture. Mais malgré les efforts fournis par les acteurs cités ci-dessus, de nombreux défis demeurent toujours. Il s’agit, entre autres, de l’envergure des frontières, la souveraineté et l’instabilité politique, la marginalisation de certaines régions frontalières.
Evoquant de la notion de libre circulation des personnes , Idrissa Adama Tamboura explique qu’elle consiste à permettre aux ressortissants des Etats membres d’une organisation d’intégration économique de se déplacer librement sur l’ensemble des territoires des Etats membres, d’y résider et de s’y établir en vue d’y exercer une activité économique salariée ou indépendante.
Pour assurer la libre circulation des personnes, l’OIM a mis en place le programme FMM West Africa. Selon le conférencier, ce programme vise à faciliter la libre circulation des personnes et des biens à travers une coordination efficace entre les acteurs aux frontières, soutenir l’intégration régionale comme un moyen d’accélérer et d’encourager le développement économique et à soutenir la mise en œuvre effective des protocoles de libre circulation de la CEDEAO. Le programme a pour bit également de renforcer la capacité de la commission de la CEDEAO et des Etats dans la région à gérer les données migratoires.
En plus ce programme d’intervention, l’OIM a mené quelques actions au Burkina Faso, dont entre autres, le projet régionale "Gestion coordonnée des frontières au Burkina Faso, au Mali , au Niger et en Mauritanie", le projet "Renforcer les capacités de gestion des frontières au Burkina Faso" et le projet "Renforcer la sécurité des frontières au Burkina Faso".
Les agents du MIABE ont souhaité que ces genres d’activités se multiplient davantage dans le cadre du renforcement de leurs capacités.

Saaniayouor KPODA
Kaceto.net