Carlos Lopès, le secrétaire exécutif de la Commission économique de l’ONU pour l’Afrique, démissionnaire, a estimé, le 30 septembre, que le franc CFA, la monnaie de 14 pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale ainsi que des Comores, est un « mécanisme désuet », relançant ainsi le débat sur l’utilité du maintien de cette monnaie créée en 1945.

« Le franc CFA est un mécanisme désuet qui devrait être revu. Aucun pays au monde ne peut avoir une politique monétaire immuable depuis 30 ans. Cela existe dans la zone franc. Il y a donc quelque chose qui cloche », a affirmé le diplomate de l’ONU à quelques heures d’une réunion des ministres des Finances de la zone franc CFA tenue à Paris. « Le mécanisme est devenu désuet et n’est pas adapté à la conjoncture internationale qui est très dynamique », a-t-il ajouté.

Le franc CFA a une parité fixe avec l’euro et les pays de la zone franc ont l’obligation de déposer 50 % de leurs réserves de change auprès du Trésor public français. Selon un rapport de la zone franc, la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique centrale) et la BCEAO (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest) disposaient en 2005 de plus de 3600 milliards de francs CFA auprès du Trésor français.

Cet arrimage du franc CFA à l’euro était une garantie de stabilité monétaire dans la zone franc. Mais le système est aussi accusé par certains économistes de freiner le développement de l’Afrique. En effet, les échanges intercommunautaires sont toujours faibles, et la compétitivité est basse à cause de l’arrimage, pensent les opposants à ce système.

Par ailleurs, les pays de la zone franc ne disposent pas des 3600 milliards de francs CFA (environ 5,48 milliards d’euros) confiés au titre de dépôts auprès du Trésor public français, pour financer leur développement

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