Le Burundi pourrait réclamer jusqu’à 43 milliards $ de compensation à la Belgique et à l’Allemagne pour les crimes commis durant la colonisation. Le pays souhaite également récupérer des archives et des objets « volés » durant la période coloniale.

Le Burundi envisage de réclamer jusqu’à 43 milliards $ à la Belgique et l’Allemagne à titre de réparation pour des crimes commis durant la colonisation. L’annonce a été confirmée vendredi 14 août par Reverien Ndikuriyo (photo), président du Sénat burundais.

Selon les autorités burundaises, ce montant correspond à la valeur financière des torts causés par les colons allemands et belges aux populations du pays est-africain entre 1896 et 1962, année de l’indépendance de l’ancien territoire de l’Afrique orientale allemande puis de l’empire colonial belge. Ces torts comprennent entre autres
les « travaux forcés, les peines cruelles, inhumaines et dégradantes ».

Hormis ces violences, les autorités burundaises estiment que le système mis en place durant la colonisation a semé dans le pays les germes de la division ethnique qui ont longtemps alimenté des conflits internes. Selon un groupe d’experts composé de nombreux professeurs d’histoire, d’économie et de droit, la classification ethnique de la population mise en place par le roi belge Albert 1er en 1931 est à l’origine des principaux défis que traverse le Burundi jusqu’à ce jour.

Cette annonce intervient dans un contexte particulier marqué par une demande de plus en plus forte des populations africaines pour une réparation des « dommages matériels et immatériels » causés par les pays européens durant la période coloniale. Le 30 juin 2020, à la veille des 60 ans d’indépendance de la République démocratique du Congo, le roi Philippe, souverain des Belges a par exemple présenté pour la première fois dans l’histoire du pays « ses plus profonds regrets pour les blessures » infligées lors de la période coloniale belge au Congo.

Notons qu’en plus d’une compensation financière, le gouvernement d’Evariste Ndayishimiye qui dirige le Burundi depuis la mort de Pierre Nkurunziza souhaite également que Berlin et Bruxelles restituent des archives et des objets « volés » durant la période coloniale.

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