La situation politique qui se dégrade de jour en jour depuis l’annonce de la troisième candidature du président Alassane Ouattara inquiètent des Organisations de la société civile burkinabè. Elles le disent dans une interpellation publique avant qu’il ne soit trop tard

La Côte d’Ivoire, pays voisin, depuis quelques semaines vit une crise politique majeure. Elle se manifeste par un débat très tendu, des positions antagoniques, une montée fulgurante des conflits communautaires dont ce pays a été le théâtre il y’a quelques années. Malheureusement, la cristallisation des contradictions sociales et politiques se déportent déjà sur le terrain de la violence dans la rue dans plusieurs localités. Il est à déplorer plusieurs morts, des nombreux blessés et des dégâts de biens matériels.

Conscient de notre destin commun matérialisé par des interrelations sociales et économiques ainsi que le partage d’organisations sous régionales, nous tenons à nous incliner sur la mémoire de toutes les victimes.
Cette nouvelle crise vient rappeler à l’opinion la fragilité du tissu social en Côte d’Ivoire et la nécessité pour les organisations sous-régionales, régionales et internationales d’intervenir dès maintenant afin de ramener la quiétude et la paix en prévenant un conflit beaucoup plus grave.

Les signaux actuels émis par les sanglants affrontements dont certains sont à caractéristiques ethniques dans ce pays frère nous rappelle un houleux passé récent qui a occasionné tristesse et désolation.
Malheureusement, comme il y a environ une décennie, une politique similaire en Côte d’Ivoire s’était portée sur le terrain communautaire avec des agressions contre des citoyens ressortissants de l’espace UEMOA. Il est donc urgent pour la société civile de mener le plaidoyer nécessaire afin d’éviter les amalgames et leurs corollaires de violences contre les Burkinabè et toutes les communautés étrangères en Côte d’Ivoire.

C’est l’occasion pour nous d’attirer l’attention du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, et du Gouvernement Dabiré sur :

 les conséquences fâcheuses que pourraient avoir la crise en gestation sur nos compatriotes résidents en Côte d’Ivoire.
 la nécessite d’entreprendre les actions diplomatiques adéquates pour la protection de nos compatriotes en terre ivoirienne.

C’est aussi l’occasion d’appeler les compatriotes résidents en Côte d’Ivoire et les organisations de Burkinabè reconnues en terre ivoirienne à éviter de s’immiscer dans la politique interne de ce pays qui relève de sa souveraineté.

Ouagadougou, le 24 août 2020

Ont signé :

 Réseau des Organisations de la Société Civile pour la Démocratie (RESOCIDE)

Siaka Coulibaly

 Convergence Citoyenne et Panafricaine (CCP)

Ousmane SO

 Alliance pour la Défense de la Patrie (ADP)

Abraham BADOLO