Parcelles attribuées à des enfants de moins de 15 ans, réserves octroyées à des personnes physiques, des résidents lésés au profit de non-résidents, les lotissements de 2012 aux secteurs 1 et 5 de Kongoussi dans la province du Bam, ont été entachés de nombreuses irrégularités. Une inspection du ministère en charge de l’Administration territoriale a décidé ce jeudi, d’annuler les procès-verbaux d’attribution et de mettre en place une nouvelle commission technique chargée de parachever le travail.

Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré a conduit une mission d’explication des rapports d’inspection des lotissements du secteur N°1 et N°5 de Kongoussi, le 06 octobre 2016.

Au terme de 5 heures d’échanges, il a été décidé d’annuler les procès verbaux de 2012 et la mise en place d’une nouvelle commission technique chargée de parachever le travail.

La rencontre d’échange a regroupé les Forces vives et les conseillers municipaux de Kongoussi. Dans un exposé préliminaire, l’inspecteur général des services du MATDSI, Saidou Zitieyenga s’est longuement appesanti sur le déroulement de l’opération du lotissement du début jusqu’à la fin. Et a l’en croire, le lotissement a été entaché d’irrégularités du début jusqu’à la fin.

A titre illustratif, il a indiqué que sur « 5109 parcelles dégagées, au moins 2280 (personnes) n’ont pas introduit une demande d’attribution et n’ont pas été recensées ».

Aussi a-t-il ajouté, les attributions ont été faites sur la base d’actes de naissance ou de jugements supplétifs, toute chose qui est contraire aux textes en vigueur.

« Des enfants de 12 ans ont été attributaires alors que les textes prévoient minimum de 15 ans. Des gens qui ne résident pas à, Kongoussi ont été attributaire alors que des résidents n’ont pas bénéficiés », a poursuivi l’inspecteur général des services.

Toujours dans son exposé, il a aussi indiqué qu’au « moins 160 personnes parmi lesquels le maire et le receveur des impôts du Bam ont été attributaires d’au moins deux parcelles ».

Toujours sur les manquements, l’inspecteur Zitiyenga a fait savoir aux forces vives de Kongoussi que des réserves ont été attribuées à des personnes physiques et morales.

Au total 15 personnes physiques se sont vues attribuer des réserves contre 5 personnes morales. Et à ce sujet, l’inspection générale a relevé qu’il s’agit d’un manquement aux textes en vigueur sur les lotissements dans notre pays.

Et comme recommandation, il a été proposé au maire de prendre un arrêté pour annuler tous les procès verbaux du lotissement et de faire arrêter toutes les mutations liées aux nouvelles parcelles.

A la suite de cet acte, une commission qui sera présidée par le Haut-commissaire de la province avec tous les partis prenants passeront au peigne fin toutes les attributions afin de corriger toutes les irrégularités.

Selon le ministre d’Etat Simon Compaoré, l’objectif de cette rencontre est de permettre « de corriger les insuffisance liées au lotissement afin de maintenir la cohésion et la paix sociale entre les fils et filles de la commune de Kongoussi ».

Pour Simon Compaoré, une lettre sera adressée ultérieurement à l’autorité compétente chargée de statuer sur le sujet pour décliner la mission de la commission.

Le maire de la commune de Kongoussi Daouda N. Zoromé a pour sa part remercié le ministre Simon Compaoré pour sa démarche qui tend à restituer la vérité dans cette affaire de lotissement.

Mais pour lui, les initiateurs des différents mouvements contre le lotissement sont ses adversaires politiques qui ont perdu la bataille par les urnes et passent par des raccourcis pour le déstabiliser. C’est pourquoi t il prend l’opinion publique à témoin.

Pour rappel, le lotissement a été bouclé en 2012 à Kongoussi et la majorité des parcelles ont déjà été mis en valeur ou subi des mutations.

Agence d’Information du Burkina